Plusieurs saisonniers ont été surpris de recevoir leur facture de renouvellement pour leur terrain au Camping municipal de Lac-Frontière pour 2023. Plusieurs tarifs auraient augmenté considérablement comparativement à la facture de l’année dernière. La municipalité se défend toutefois que ces augmentations sont justifiées afin que l’endroit demeure rentable.
Nathalie Beaumont est saisonnière au Camping municipal de Lac-Frontière depuis quelques années. Elle mentionne avoir été très surprise de recevoir sa facture de 2023 pour son terrain, car les frais avaient beaucoup augmenté. Elle explique qu’il y avait une augmentation de quelques pourcents chaque année, ce qu’elle trouvait normal, mais que celle pour 2023 est beaucoup plus remarquée. En effet, tout dépendant du type de terrain occupé, l’augmentation de tarifs entre 2022 et 2023 varie entre environ 25 et 35 %. Certains autres frais comme l’entreposage d’hiver ont doublé.
Lorsqu’elle a interrogé la Municipalité sur la question, Mme Beaumont affirme qu’elle a reçu comme réponse que les frais étaient comparables aux autres campings de la région. La saisonnière est toutefois d’avis que cette comparaison ne s’applique pas, car le Camping municipal de Lac-Frontière n’offre que les services de base. Il n’y a pas, par exemple, de piscines, de casse-croûte, d’aire de jeux, etc. Elle croit donc qu’il n’est pas normal que le Camping municipal de Lac-Frontière demande les mêmes tarifs que les autres campings des environs.
En septembre, plusieurs campeurs ont transmis une pétition à la Municipalité de Lac-Frontière afin de dénoncer les augmentations et de demander que les conseillers rencontrent les campeurs pour en discuter. Ils ont finalement reçu une lettre leur mentionnant que le conseil était unanime sur sa décision des tarifs pour 2023 et que les saisonniers en désaccord ne seraient pas rencontrés.
Mme Beaumont n’a pas l’intention de quitter son terrain contrairement à plusieurs autres saisonniers. Elle explique qu’elle souhaite seulement une explication à ces augmentations qu’elle trouve injustifiées.
Des investissements nécessaires
Les conseillères Francine Bigras et Brigitte Martin sont élues responsables du dossier du Camping municipal de Lac-Frontière. Elles affirment que le conseil élu en 2021 réfléchit sur la question des tarifs au Camping depuis son arrivée en poste. Plusieurs citoyens auraient fait des demandes afin que le conseil révise entièrement la gestion du terrain de camping et des tarifs exigés pour mieux répondre aux besoins de la municipalité.
Plusieurs aménagements auraient aussi été nécessaires dans les dernières années afin de remettre à niveau des installations. La Municipalité a dû emprunter un certain montant pour rendre cela possible. Les revenus des dernières années ont donc été jugés insuffisants pour rembourser cette dette. Les terrains auraient aussi été loués sous la valeur du marché. Les conseillères ajoutent que l’augmentation des tarifs n’avait pas été révisée de manière conforme à chaque année en fonction des coûts d’entretien et des services requis. Plusieurs citoyens questionnaient donc la rentabilité de ce camping et ont demandé au conseil d’agir.
La Municipalité serait présentement en attente du bilan financier de 2022 afin de se positionner sur les tarifs et les investissements des prochaines années.
Comme le Camping donne directement sur le Lac-Frontière, les conseillères mentionnent que la protection du lac fait partie des dépenses essentielles. À l’été 2022, le reboisement des berges ainsi que la mise en place d’un corridor de navigation sécuritaire avec bouées ont été réalisés. Parmi les projets dans les prochaines années, on retrouve l’arrachage des algues et la mise en place d’une station de lavage des embarcations.
Selon le maire de la municipalité, Alain Robert, environ 15 % des campeurs ont choisi de quitter cette année, ce qui serait supérieur au nombre habituel. Les conseillères responsables du Camping affirment toutefois ne pas s’inquiéter de ces départs, car elles sont d’avis que l’endroit offre beaucoup d’avantages aux campeurs, notamment la proximité du lac, et qu’il ne sera pas difficile de remplir les terrains vacants.
