18 avril 2024

Commémoration à la mémoire de la tuerie de Polytechnique: se souvenir pour agir

Il y a 30 ans, le 6 décembre, 14 jeunes femmes tombaient sous les balles d’un tueur fou à l’École Polytechnique de Montréal, fauchées parce qu’elles étaient des femmes. Elles avaient pourtant tout l’avenir devant elles. Le Havre des femmes a souligné ce triste anniversaire lors d’une cérémonie qui s’est déroulé le jour même au Parc du Souvenir à Montmagny.

En cette journée nationale de commémoration, le 6 décembre dernier, une trentaine de personnes se sont rassemblées à cet endroit pour réfléchir au fait qu’encore aujourd’hui des femmes subissent de la violence au point d’en mourir. Selon les données révélées par Andrée Pelletier du Havre des femmes, 137 femmes sont tuées dans le monde chaque jour, sous les coups de leurs conjoints. Au Canada, c’est environ 1 femme tous les 7 jours qui perd la vie dans ces conditions. Au Québec, en 2018, 20 femmes ou filles ont été tuées dont 15 par un proche.

Trente ans après le massacre antiféministe commis à l’École polytechnique le 6 décembre 1989, 1128 femmes et enfants ont été tués par un homme au Québec. Des chiffres qui démontrent à quel point cette violence demeure présente dans notre société.

Une cérémonie émouvante

La représentante du Havre des femmes a nommé chacune des femmes mortes en ce jour fatidique du 6 décembre 1989. À chaque nom évoqué, une personne venait déposer sur une table un petit vase contenant une fleur et la photo de chacune des jeunes femmes fusillées.

Cette cérémonie émouvante voulait aussi transmettre le message qu’il faut agir. «Nous avons toutes et tous un rôle à jouer pour créer une culture de respect et prendre des mesures concrètes pour que des tragédies comme celle de l’École Polytechnique de Montréal ne se reproduisent plus jamais. Le Havre des femmes réclame une société où les femmes pourront librement déterminer leur vie sans peur, sans menace, sans violence. Et pour symboliser cette volonté d’agir, les personnes présentes à cette cérémonie portaient le ruban blanc qui est symbole de paix, de solidarité et d’engagement à la non-violence.