Dans les coulisses de Luna Caballera

Photo de Anne-Frédérique Tremblay
Par Anne-Frédérique Tremblay
Dans les coulisses de Luna Caballera
Jahelle Pelletier, artiste équestre, le cheval Dantel, Marie-Claude Bouillon, directrice de Luna Caballera et Caroline Rochefort, voltigeuse.

Le spectacle Plumes, Récits Cavaliers de Luna Caballera a affiché complet à toutes ses représentations. Inspiré de textes poétiques, le spectacle a été construit en seulement un mois et demi, une première pour les artistes. Le Journal est allé à la rencontre de deux artistes équestres et de la directrice Marie-Claude Bouillon pour en apprendre davantage sur la création du spectacle.

Les artistes de Luna Caballera prennent à l’habitude au moins une année de création pour produire un spectacle. En raison du contexte épidémiologique qui rendait la réalisation de festivités incertaine, les artistes ont dû débuter les préparations dès l’approbation du gouvernement.

« On s’appuie sur un travail fait depuis des années. On sait qu’on a du bagage, qu’on a un répertoire qui est déjà là. Mais bon, j’ai hâte qu’on retourne à un moment où on peut prendre plus le temps», explique Marie-Claude Bouillon.
Leur objectif est de raconter une belle histoire au public. Plumes, Récits Cavaliers était inspiré de textes de Shakespeare, Buffon, Victor Hugo, Verlaine et Borges.

« Quand les gens viennent nous voir, ils nous disent souvent qu’on va devenir comme Cavalia ou le Cirque du Soleil, mais on veut juste arriver à réaliser nos rêves et présenter les belles histoires qu’on souhaite raconter. »

Afin de faciliter la création, les artistes se sont adaptés aux chevaux pour construire la prestation. Une fois que le cheval comprend un mouvement, plus il va progresser vite dans son travail et il va être impressionnant ou expressif, selon la directrice. Il y a aussi un travail de musculature derrière chaque cheval. Chaque semaine, il a des entrainements de cardio, de souplesse, etc.

«On les prend pour ce qu’ils évoquent. Chaque cheval est différent alors on crée les spectacles autour d’eux. Souvent les concepteurs vont créer un spectacle et faire un appel de casting , mais nous c’est le contraire. On part selon ce que nos chevaux sont capables de faire et on essaie de broder une histoire et un thème.»

Pour en apprendre davantage sur la Luna Caballera, il est possible de visionner ce vidéo.

Assurer le bien-être des chevaux
La relation entre les chevaux et les artistes est très forte, ce qui permet une bonne exécution des chorégraphies. Un lien de confiance permet de bien guider le cheval dans ses actions.

« Ils aiment le temps qu’on passe avec eux. On se trouve privilégié de pouvoir faire plus que juste un loisir. On traverse beaucoup d’émotions avec eux. Ça tisse vraiment un lien avec nos partenaires. Chacun à sa personnalité, ses forces et ses faiblesses. Pour nous, ce sont vraiment des artistes à part entière », affirme Mme Bouillon.

«C’est un peu notre responsabilité de faire en sorte que le cheval soit bien dans son corps. Si le cheval est heureux, il va bien performer et plus longtemps», ajoute-t-elle.

L’équipe s’entraînait à plusieurs reprises pendant la semaine en préparation de la prochaine fin de semaine.

« Le reste du temps, les chevaux vivent vraiment en liberté par petits groupes selon leurs affinités. Ils ont une vie sociale. C’est un peu pour ça que j’ai voulu développer ça ici afin que les chevaux soient bien. Ils vont faire leur spectacle et retournent avec leurs amis. Ça fait des chevaux qui sont bien dans leur tête.»

Jahelle Pelletier est passionnée des chevaux depuis toujours. Elle fait partie de l’équipe depuis près de trois ans. Sur la photo, elle est avec son cheval Volterre.

Une réussite

Après tout, la directrice se dit très satisfaite de la saison. L’équipe est enchantée que le public ait répondu à l’appel. Mme Bouillon affirme que les gens attendaient impatiemment de voir un spectacle en vrai, non présenté de façon virtuelle.

« Il y a quelque chose de touchant qui se déroule sous nos yeux, les artistes prennent des risques devant nous. Les gens sont vraiment proches, on entend l’air que déplacent les chevaux. C’est réellement vivre une expérience globale qu’on essaie de garder », décrit-elle.

Grâce à un soutien des Arts et des Lettres, il n’y avait pas de billetterie cette année afin de donner accès à un plus grand public. Le tout était fait sur réservation et un don volontaire pouvait être offert sur place. La directrice estime que les gens ont été très généreux cette année.

En raison du succès des spectacles, la MRC de Montmagny a décidé de présenter deux supplémentaires à l’occasion du Happening Gourmand du 18 et 19 septembre. Plus de détails à ce sujet sortiront prochainement.

« Les gens qui n’ont pas pu venir voir le spectacle, on leur donne rendez-vous l’an prochain. C’est un spectacle qui va s’appeler Amazone. Si la COVID est derrière nous, il sera sous un format plus normal, donc avec une billetterie, mais on est déjà en train de le travailler pour l’an prochain », conclut Mme Bouillon.

Caroline Rochefort s’entraîne à de nombreuses reprises, avec ou sans cheval, pour pratiquer ses voltiges.
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