13 avril 2024

Début de la grève pour les enseignants des cégeps

Les enseignants des campus de La Pocatière, de Montmagny et du Témiscouata se joignent à la grève des cégeps qui a débuté aujourd’hui à midi et qui se terminera jeudi à la même heure. Ceux-ci souhaitent que le gouvernement écoute leurs demandes afin d’offrir de meilleurs services aux élèves et répondre aux objectifs en éducation du gouvernement. Le président du Syndicat des enseignantes et des enseignants des campus de La Pocatière et de Montmagny (SEECLPM), David Boutin, affirme que le personnel enseignant n’est pas heureux de devoir débuter la grève aujourd’hui en contexte de pandémie et de fin de session. En raison de la Covid-19, les syndicats de la fonction publique avaient demandé de suspendre les négociations, dès le début de cette crise sanitaire. Toutefois, leur requête a été refusée. « Aujourd’hui, cela fait depuis plus d’un an et demi que la partie patronale fait la sourde oreille alors que nous sommes à la table de négociation de bonne foi. Les problèmes qui touchent les conditions d’enseignement et d’apprentissage existaient bien avant la pandémie et certains ont même été exacerbés par le présent contexte. C’est maintenant que nous souhaitons régler la situation une fois pour toutes, et ce, au grand bénéfice des étudiants ! », exprime M. Boutin. Il rappelle que les formations aux cégeps permettent de former, par exemple, des éducatrices en CPE, des infirmières et des techniciens du réseau de la santé ou encore des techniciens en ingénierie pouvant contribuer à la relance économique et soutenir le réseau de la santé. «Or, enseigner à la formation continue, c’est donner le même cours qu’un enseignant au régulier pour 50 % du salaire. Ce n’est pas attrayant et nous allons avoir de plus en plus de difficulté à attirer des personnes qualifiées pour assurer ces formations. Pour renverser la vapeur, le gouvernement doit drastiquement bonifier les conditions de travail des chargés de cours à la formation continue », enchérit-il. De plus, le président évalue aussi que des sommes supplémentaires sont exigées pour répondre aux besoins du programme de Soins infirmiers. En effet, le programme manque de ressources qui résulte des conséquences directes, telles qu’un alourdissement de la tâche, ainsi que la difficulté de valoriser le métier d’infirmières enseignantes. Effets de la pandémie Selon M. Boutin, il est inquiétant de constater que le gouvernement ne prend pas la peine d’évaluer les effets de la pandémie sur les personnes qui débuteront leurs études collégiales. Plus de ressources permettraient de mieux encadrer les étudiants avec une faible moyenne générale au secondaire, ainsi que ceux vivant en situation de handicap (EESH). «Les cohortes qui entreront dans nos collèges sont les élèves de 4e et 5e secondaire de cette année, soit les plus affectés par la pandémie. Les retards s’avéreront importants et les ressources devront être au rendez-vous pour les soutenir. Un gouvernement qui fait de l’éducation une priorité doit donc entendre ces préoccupations», ajoute-t-il. La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, conclut qu’il est urgent d’améliorer les salaires, les conditions de travail dans les services publics, puisqu’il y a, selon elle, des problèmes graves de surcharge, d’attractivité et de rétention de la main-d’œuvre.