23 avril 2024

Élan de solidarité dans les érablières du Québec

Les cabanes à sucre n’ont pas été épargnées quant à l’adaptation engendrée par la COVID-19. Elles ont dû s’ajuster pour assurer leurs activités de façon différente et innovatrice cette année. Près de 70 cabanes à sucre de la province ont uni leurs forces afin d’offrir leurs produits grâce au projet Ma cabane à la maison. La cabane Le Bistreau d’érable, située à Sainte-Lucie-de-Beauregard, participe au projet. Les salles à manger demeurent fermées pour une deuxième année consécutive. Certains producteurs ont dû développer des projets innovateurs tels que Ma cabane à la maison pour la période du temps des sucres en famille et, par conséquent, épargner des cabanes à sucre de la faillite. Le projet a été dévoilé la semaine passée par l’Association des salles de réception et érablières du Québec (ASEQC). L’idée est simple : choisir une cabane à sucre en ligne sur le site de Ma cabane à la maison, sélectionner la méthode de livraison, faire un choix parmi les produits disponibles pour, enfin, recevoir une boîte remplie de produits de cabane à sucre et ainsi profiter différemment du temps des sucres à domicile en famille. Parmi les érablières du coin, le Bistreau d’érable a décidé de participer au projet. Sa boîte-repas offre 12 produits de son érablière dont du sirop d’érable, des oreilles de crisse et un pâté à la viande maison.

«On n’est pas des restaurateurs qui ont ouvert une cabane. On est plutôt des acériculteurs qui ont ouvert un resto pour le plaisir d’offrir des produits du terroir à nos clients. On fait partie du marché L’Islet-sur-Terre. Donc je ne m’approvisionne que de produits locaux de la région et ça, c’est important pour moi», évoque Noémie Gautreau-Régnier, l’une des propriétaires de l’entreprise familiale Bistreau d’érable.
Plusieurs raisons ont motivé les propriétaires à participer au projet. Tout d’abord, il était impossible pour eux d’accueillir des familles à la cabane cette année, et ce, en raison du manque d’espace nécessaire afin de respecter les mesures de la Santé publique. Le projet offrait une façon nouvelle de fonctionner qui concordait bien avec leur modèle d’affaires et répondait aux différents besoins. «Ma cabane à la maison offre une formule vraiment intéressante de boutique en ligne. Plutôt que chacun de notre bord on rush pour notre boutique en ligne, là l’idée a été de se regrouper pour avoir une plateforme commune. En ce sens on n’est pas en compétition, on est collaborateurs», affirme Mme Gautreau-Régnier. Dans cette optique, si par exemple l’érablière manque d’une boîte de carton pour ses boîtesrepas, il est possible pour elle de se rendre dans une cabane à sucre participante pour qu’elle puisse s’approvisionner et l’aider en retour à une autre occasion. Attendre que la crise passe Aucune activité de tire sur la neige ou autre activité traditionnelle de cabane à sucre ne se réalisera cette année sur les lieux de l’érablière. Les deux propriétaires préfèrent attendre que la crise passe. «Pour moi la cabane à sucre, c’est tellement l’idée de proximité et en gang que je trouve que ça ne concorde pas », souligne Mme Gautreau-Régnier. «Je préfère attendre que la crise passe, même si c’est deux ou trois ans. Et oui, ajouter des mesures de la Santé publique ça ne me dérange pas, je peux faire des ajustements. Mais, au moment où l’on se parle, je trouve que ça dénature trop l’expérience de cabane», ajoute-t-elle. Les commandes réalisées en ligne peuvent être récupérées sur place ou dans les Métro participants (Métro Plaza Laval et Métro Maxime Faucher), le vendredi entre 11 h et 19 h 30.