23 avril 2024

Le meunier Réjean Labbé reçoit le Mérite historique

Meunier à la Seigneurie des Aulnaies, M. Réjean Labbé a reçu le Mérite historique de la Société d’histoire et de généalogie de la Côte-du-Sud lors de la traditionnelle journée d’histoire qui se déroulait dimanche dernier à Saint-Roch-des-Aulnaies. Rien ne destinait M. Labbé à exercer le métier de meunier. Élevé sur une ferme à Sainte-Louise, il travaillait dans une usine de meubles à L’Islet en 1987 quand un concours de circonstances l’a conduit à la seigneurie. Le meunier de l’époque se blesse alors qu’il vient de subir une mise à pied; on lui suggère d’appliquer sur le poste et il devient apprenti meunier, du moins jusqu’au début septembre comme le stipule son contrat. Mais en octobre de la même année, le meunier décide de quitter son emploi et M. Labbé obtient le poste. L’aventure dure depuis 32 ans. «Pour être meunier, ça prend un homme à tout faire. Comme j’ai été élevé sur une ferme, ça m’a beaucoup aidé» affirme celui qui a appris son métier sur le tas et a développé diverses techniques au fil des ans: «J’ai aussi eu la chance de rencontrer M. Raynald Lapierre, du Moulin La Pierre à Saint-Norbert-d’Arthabaska, un meunier de père en fils depuis trois générations, qui m’a enseigné beaucoup de choses, entre autres à repiquer les meules. C’est ce qui assure la qualité de la mouture» ajoute-t-il. «Un bon meunier maintient une régularité de sa farine. Les bons boulangers voient la différence entre un meunier qui conserve cette régularité et celui qui n’y parvient pas. Pour y parvenir, je mélange deux variétés de céréales quand je fabrique ma farine tout usage et celle pour le pain» dit-il. Faut croire que la régularité est au rendez-vous à la Seigneurie des Aulnaies car les ventes de farine ont grimpé de 50 tonnes en 1987 à quelque 130 tonnes en 2019. Cette farine se retrouve dans des boulangeries, des épiceries et divers points de vente établis entre Rimouski et Montréal. «Pour faire un bon meunier, il faut le vouloir, car c’est métier qui est plus dur qu’on pense. Tu ne peux pas faire ça juste pour la paye» de renchérir celui qui, âgé de 59 ans, souhaite continuer jusqu’à 65 ans. Pratiquant son travail de meunier à l’année, même dans le froid hivernal du moulin banal, M. Labbé s’est découvert une autre passion, celle des visites guidées qu’il anime pendant l’été au profit les visiteurs: «Qu’ils soient deux, dix ou vingt, je donne toujours mon maximum pour leur expliquer le fonctionnement du moulin».