Le tannage à l’ancienne…un savoir à transmettre!

Photo de Anne-Frédérique Tremblay
Par Anne-Frédérique Tremblay
Le tannage à l’ancienne…un savoir à transmettre!
Les participantes du cours. (Photo de courtoisie)

Mélissa Officinalis a initié un cours de tannage de peau de manière ancestrale dans les dernières semaines à Sainte-Louise. Au total, cinq participantes se sont présentées sur les lieux pour vivre cette expérience d’autrefois. Le but de l’exercice: transmettre le savoir-faire et apprendre comment créer son propre cuir, sans les effets négatifs liés au cuir industriel.

Mme Officinalis exerce cette pratique depuis environ un an. Elle a appris son savoir d’un mentor, expérimenté depuis 25 ans. L’initiatrice du cours fait partie du groupe « Les Néo-Anciens », un collectif d’artisans passionnés par les savoirs ancestraux et traditionnels. Leur mode de vie est basé sur la simplicité et la proximité avec les éléments.

Ainsi s’est-elle donné pour but de transmettre son savoir afin de freiner l’utilisation de cuir industriel en alternant avec la création de son propre cuir. « J’avais envie de partager le savoir-faire puisque c’est un savoir qui est perdu, surtout au Québec », explique Mme Officinalis.

Exemple de réalisation. (Photos de courtoisie)

 

Elle précise qu’il s’agit d’un processus ancestral où tout est fait à la main. C’est notamment une façon d’utiliser l’animal dans sa totalité dans un contexte de chasse. La peau n’est pas perdue, mais bien transformée. « Je vais valoriser la peau et la récupérer », indique l’instigatrice. Une fois la peau nettoyée, commence la fermentation. Elle procède ensuite à différentes étapes de préparation et poursuit en débutant le tannage avec des produits naturels. « En industrie, ils vont utiliser des produits et de la peinture chimiques, le tout fait avec des machines. Moi, je fais tout à la main et c’est beaucoup de travail. »

Mme Officinalis souhaiterait à l’avenir partager son savoir avec les chasseurs. « Si tu as la bête, pourquoi ne pas apprendre à faire encore plus que juste prendre la viande?»

Elle annonce déjà qu’un prochain cours se tiendra au printemps.

Cinq jours
Réaliser une peau de A à Z peut prendre jusqu’à cinq jours de travail. Lors du cours, chaque personne disposait d’une peau. Elles ont procédé à l’assouplissage, d’une durée de 12 heures suivant le tannage, et, une fois terminé, les peaux ont été boucanées. « Chaque personne est repartie avec sa peau et on a même fait un petit atelier de couture du cuir».

« Elles ont réalisé que c’était plus de travail qu’elles ne pensaient, mais elles étaient tellement satisfaites une fois le tout terminé!», ajoute-t-elle. Aujourd’hui, peu de personnes au Québec pratiquent le tannage ancestral, la majorité vivant dans la communauté autochtone.

« De nos jours, on a tout un peu trop facilement. On achète quelque chose, sans connaître les produits à l’intérieur. Alors, le fait de revenir à la base à l’ancienne nous permet de nous sentir valorisés à travers ça », explique Mme Officinalis.

Durant la formation, les gens étaient logés dans des tentes de prospecteurs et les soupers étaient inclus. Ils ont eu droit à des festins de soirée aux Jardins Herencia à SainteLouise. Les plats étaient cuisinés avec légumes, légumineuses et fruits des jardins, en plus de la viande provenant des chasseurs.

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