24 avril 2024
L'Islet-Nord: les paramédics interpellent la ministre McCann
De gauche à droite, Maxime Tardif, vice-président local FTPQ, Luc-David Fortin, Sébastien Fontaine, chef aux opérations chez Paraxion, Marc-Antoine Gaudreau, Stéphane Lévesque, président local FTPQ, Michael Hudon, Normand Caron, maire de Saint-Jean-Port-Joli, Richard Bourgault et Anthony Hallé.
Malgré leurs revendications passées, les conditions de travail des paramédics n’ont pas changé dans L’Islet-Nord: l’horaire de faction demeure en force et le risque d’une découverture, sans aucune ambulance disponible, guette toujours la population. Les paramédics reviennent donc à la charge, forts cette fois-ci de l’appui de la Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli et de leur employeur, et s’adressent directement à Mme Danielle McCann, ministre de la santé du Québec, pour lui demander d’abolir le système de faction et adopter un horaire à l’heure qui permettra une meilleure couverture du territoire. À leur réunion du 4 novembre, les élus municipaux de Saint-Jean-Port-Joli ont adopté une résolution en ce sens. Et les paramédics espèrent que la MRC de L’Islet en fera autant avant d’envoyer le document à Mme McCann, à Mme Marie-Eve Proulx, députée de Côte-du-Sud et ministre déléguée au Développement économique régional, et à la direction du CISSS de Chaudière-Appalaches. Actuellement, L’Islet-Nord n’est couvert que par une seule ambulance 16 heures sur 24 et les deux modes horaires, à l’heure et de faction, cohabitent pour gérer le personnel. Dans un contexte où chaque minute compte, les employés qui travaillent à l’heure se trouvent à la caserne et partent à bord de l’ambulance dans les secondes qui suivent l’appel. Par contre, l’horaire de faction pose problème parce qu’il augmente le temps d’intervention. Selon ce système, un ambulancier travaille sept jours consécutifs à partir de sa résidence, reçoit un salaire pour 11,44 heures par jour, mais doit demeurer disponible 24 heures sur 24! Or, selon la Fondation des maladies du cœur, les chances de réanimation lors d’un arrêt cardio-respiratoire diminuent de 10% par minute. Bref, si votre appel survient alors que l’ambulancier se trouve sous la douche et que sa cour déborde de neige, avec en prime un énorme remblai laissé par le chasse-neige… bonne chance! «L’horaire de faction s’avère incompatible avec notre mission première qui consiste à réduire le taux de mortalité et de morbidité dans une population de 12 000 habitants disséminés sur un territoire de 900 kilomètres carrés. Un horaire à l’heure permettrait un déploiement dynamique de nos deux ambulances à des endroits stratégiques et des interventions plus rapides» explique M. Stéphane Lévesque, président du Syndicat FTPQ, secteur de Saint-Jean-Port-Joli. Recrutement En plus d’augmenter les délais d’intervention, l’horaire de faction nuit au recrutement et à la rétention de personnel: «Si un jeune a le choix entre un horaire de faction chez nous et une rémunération à l’heure à Lévis, où pensez-vous qu’il va aller… » ajoute M. Lévesque. Poser la question, c’est y répondre! Après des décennies de tergiversations, les ambulanciers de L’Islet-Nord espèrent obtenir des résultats: «La résolution est un message fort au ministère de la Santé, à l’attention de la ministre Danielle McCann. Le ministère ne peut nier la problématique. Nous tous, la population, paramédics, employeur et syndicat, ensemble disons ‘‘C’est assez!’’. Depuis 30 ans, différents gouvernements travaillent sur le sujet, mais aujourd’hui nous voulons des actions dans les plus brefs délais» conclut M. Lévesque.
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