24 avril 2024

Mobilisation des professeurs du Cégep de La Pocatière

Quelques professeurs se sont mobilisés, le 9 mars dernier, pour démontrer leur mécontentement à la suite des négociations réalisées entre le syndicat et le gouvernement. Organisée par le Syndicat des enseignantes et des enseignants des campus de La Pocatière et de Montmagny (SEECLPM), la mobilisation dénonce la tournure particulière qu’ont prises les négociations de la convention collective des professeurs. En effet, cela fait près d’un an qu’il n’y a plus de convention collective et le gouvernement est revenu sur une décision de l’entente concernant la précarité de l’emploi. Les membres du SEECLPM ont été invités à se mobiliser à l’entrée des trois campus à La Pocatière, Montmagny et Témiscouata pour affirmer leur mécontentement entre 7h30 et 8h30 le mardi 9 mars. L’événement qui devait prendre la forme d’un grand tintamarre était plutôt silencieux à Montmagny, où quelques professeurs étaient à l’extérieur avec leurs instruments sans accepter d’être photographiés, ni de répondre aux questions du Journal. Le président du syndicat, David Boutin, a souligné que deux raisons ont motivé la tenue de cette activité de mobilisation. Tout d’abord, cela fait près d’un an qu’il n’y a plus de convention collective pour les professeurs du Cégep. De plus, une décision récente du gouvernement a plutôt choqué les membres du syndicat quant à la précarité d’emploi. «On avait eu quelques ententes sous une cloche de verre et on s’attendait que ces éléments restent en place dans une négociation de bonne foi. Toutefois, le 26 février, le gouvernement est revenu sur l’une de ses ententes de façon totalement surprenante et même tout à fait négative au niveau des perceptions des deux côtés de la table, et a retiré un élément qui nous tenait à cœur», a expliqué M. Boutin. «Les présentes négociations demeurent précaires pour les enseignants. Ce sont des enseignants qui soit vivent une réalité instable au niveau professionnel, qui commencent dans le milieu ou qui n’ont pas de réalité au niveau de la stabilité de leur emploi. L’élément que le gouvernement a retiré dans l’entente de négociation qu’on avait, c’est par rapport à cette précarité. Ça nous a fait énormément réagir et on voulait juste signifier au comité patronal de négociation qu’on n’est vraiment pas content», ajoute ce dernier. Il évoque d’ailleurs que la charge de travail et la pression exercées envers les professeurs ne diminuent pas malgré la pandémie. Peu de participation sur place Étant donné que les activités d’enseignement du Cégep se tiennent essentiellement à distance, il appert que seulement quelques enseignants pouvaient se mobiliser ce mardi 9 mars. M. Boutin explique que la conciliation travail-famille a pu limiter la présence des professeurs à la mobilisation, parce qu’il doivent demeurer à la maison pour s’occuper de leur famille tout en exerçant leur rôle de professeur. «C’est en raison des réalités professionnelles, considérant qu’on est essentiellement à distance, que les gens qui sont à leur maison ont soit des cours le matin à 8 h à distance ou n’ont pas le temps de se rendre jusqu’au Cégep et retourner à la maison pour enseigner. C’est la raison pour laquelle il n’y avait pas tant de monde», a souligné le président. La prochaine étape? Rien n’est encore fixé pour la prochaine étape caractérisant les activités de mobilisation. L’idée de déclencher une grève est présente. Toutefois, le personnel évalue les impacts négatifs que peut avoir la grève auprès des étudiants. «Pour l’instant, ce n’est pas quelque chose qui est fixé précisément. On sait que ça s’en vient parce que ça tarde. On continue de négocier de bonne foi et on espère que le gouvernement reviendra sur sa décision. On lui laisse une chance, mais fin mars début avril on irait peutêtre chercher des mandats de grève qui pourraient être utilisés quand le comité de négo le jugera opportun», affirme M. Boutin