19 avril 2024

Pénurie de 18% de pharmaciens au CISSS de Chaudière-Appalaches

L’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S) a effectué une enquête qui a révélé un taux de pénurie de 18% chez les pharmaciens dans les installations du CISSS de Chaudière-Appalaches. L’A.P.E.S. demande des actions tangibles et rapides afin de résoudre la situation et d’éviter les conséquences pouvant résulter de cette pénurie. L’enquête a été effectuée à l’aide d’une base de données des départements de pharmacie des établissements de santé du Québec. Le taux de réponse des départements est de 92,5%. L’Association a analysé l’exercice budgétaire des établissements de santé entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020. L’A.P.E.S. a évalué que 11 postes de pharmacien en temps complet (ETC) étaient non comblés sur un total de 60 postes au CISSS de Chaudière-Appalaches. Sur la période évaluée lors de l’enquête, le CISSS a eu recours aux services de pharmaciens «dépanneurs» pendant 117 jours. Selon l’Association, cette pénurie peut engendrer plusieurs conséquences négatives, notamment : «l’augmentation des risques d’incidents et d’accidents médicamenteux; l’allongement de la durée moyenne des hospitalisations; des risques d’effets indésirables et d’interactions; des retours à l’urgence et des réhospitalisassions (syndrome de la porte tournante); une diminution de la qualité de vie des patients; des coûts supplémentaires pour le système de santé». « Nous sommes arrivés à un point où la pénurie nuit à la couverture de soins pharmaceutiques offerte aux patients hospitalisés, ambulatoires et hébergés en CHSLD. Or, dans un contexte de vieillissement de la population et d’explosion des problèmes de santé aigus et chroniques, un établissement de santé doit pouvoir compter sur un nombre suffisant de pharmaciens», a évoqué le président de l’A.P.E.S., M. François Paradis. Inciter la relève au monde pharmaceutique L’Association souhaite profiter du renouvellement de l’entente de travail entre les pharmaciens d’établissements et le gouvernement du Québec pour accentuer l’intérêt auprès de la relève à la pratique en milieu hospitalier et de soins de longue durée. Selon l’enquête, 20 à 50% de la rémunération des pharmaciens d’établissements repose aujourd’hui sur des mesures dites «temporaires» et qui sont remises en question à chaque négociation. L’A.P.E.S. souhaite, en outre, mettre fin à ces incertitudes monétaires. «Dans les dix dernières années, on a diplômé en moyenne 62 pharmaciens par année du programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée, qui prépare à la pratique en milieu hospitalier. Bien qu’on observe une croissance notable des admissions au programme, il faut stimuler l’attrait pour la profession. Cela passe, notamment, par la fiabilité de la rémunération», a affirmé M. Paradis. Ces mesures temporaires ont permis l’allongement de la semaine de travail d’environ 10% équivalant l’ajout de 130 pharmaciens à temps complet. Elles contribuent d’ailleurs à une rémunération plus concurrentielle. Selon ces dernières, une rémunération davantage compétitive permettrait d’attirer les jeunes pharmaciens. Pour la province de Québec, un poste de pharmacien sur cinq n’était pas comblé.