Pour 4000$, Montmagny a refusé la formation en sauvetage nautique

Éric Maltais
Pour 4000$, Montmagny a refusé la formation en sauvetage nautique
Le 20 mars 2020, Jean-François Lachance confiait dans nos pages qu'il y avait une quarantaine de ces embarcations en circulation au Québec, à Montréal, Sherbrooke, Repentigny, L'Ile-Perrault, L'Isle-aux-Coudres, Sorel, Bécancour, Kamouraska de l'UMA 17, conçu pour cinq passagers, et que Montmagny aurait la sienne. (Photo d'archives)

Former entre 20 et 40 pompiers pour utiliser le bateau de sauvetage nautique aurait coûté plus ou moins 4000$, selon les types de formation demandée. Cette expertise est si importante qu’une formation de base fait aujourd’hui partie de la vente d’un tel bateau.

Voilà les commentaires recueillis auprès de Sylvain O’connor, Instructeur-chef SIM/UMA, qui s’occupe de la formation pour l’entrepreneur Jean-François Lachance, ce marin d’expérience qui a vendu le bateau de sauvetage à la Ville de Montmagny. En poste depuis 2021, M. O’connor, qui gagne d’abord sa vie comme capitaine au Service des incendies de Montréal, a affirmé qu’une formation de base vient avec l’achat d’un tel équipement. « Tu ne peux pas utiliser l’embarcation si tu n’as jamais eu de formation. À Montmagny, il n’y a jamais eu de formation. C’est pourquoi le bateau est resté en fond de caserne…»

M. O’connor confirme en plus que toutes les villes ayant acheté ce bateau, incluant Montmagny, ont reçu une communication depuis qu’il est en poste (en 2021) afin de leur faire part qu’une nouvelle formation, approuvée par la Commission des normes, de l’équité de la santé et sécurité au travail (CNESST) et la NSTA, qui règlemente les normes américaines en incendies, avait été mise en place. Dépendamment du niveau de formation, rappelle l’expert, celle-ci pouvait être de 4, 8 ou 16 heures. « Montmagny ne nous a pas donné suite. Pour nous, c’est important d’assurer les suivis et de transmettre ces informations. Mais si tu ne veux pas acheter la formation, n’achète pas de bateau », ajoute M. O’connor.

Aujourd’hui, le coût d’un tel équipement oscille autour de 40 000$, incluant une formation. Il rappelle qu’une trentaine d’organisations en ont fait l’acquisition. L’hiver, les enjeux de la glace, les techniques de sauvetage, etc… , soulève-t-il, demeurent des conditions climatiques difficiles nécessitant une maîtrise de connaissances approfondies.

Enquête du coroner
La question à se poser aujourd’hui demeure encore la suivante : pourquoi aucune formation n’a été délivrée après la vente? Car des sources nous ont confirmé qu’aucune formation n’a été délivrée. Lorsque nous avons posé la question à M. Lachance, ce dernier nous a référé à son chef en formation.

Considérant qu’une enquête du coroner se déroule, personne ne veut commenter la situation. D’autres remettent même en question le choix de l’équipement acheté, considérant qu’il peut servir à la navigation sur le fleuve Saint-Laurent, mais aussi sur des plans d’eau à moins fort débit comme la Rivière-du-Sud. Certains soutiennent que lorsque des vagues de sept ou huit pieds déferlent sur le fleuve, il deviendrait hasardeux de s’aventurer pour un sauvetage dans de telles conditions.

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