Renouer avec son patrimoine

Photo de Katy Desjardins
Par Katy Desjardins
Renouer avec son patrimoine
Kevin Gagné travaillant sur la construction du canot.

Le canot à glace fait partie du patrimoine immatériel de la Ville de Montmagny. Ce sport se pratique toujours de nos jours, mais avec des canots en fibre de verre. Kevin Gagné a décidé de renouer avec son patrimoine en se lançant dans la construction d’un canot à glace en bois avec les méthodes ancestrales. Son projet a aussi permis de réunir des gens travaillant dans plusieurs domaines et appartenant à plusieurs générations.

Dans son projet, M. Gagné fut appuyé par plusieurs autant au niveau manuel que pour les recherches historiques sur la construction de canots en bois. Parmi ces gens, on retrouve Raymond Lachance, Donald Lachance, Marcel Gagnon, Johanne Simard, Gilles Gagné, Paul Lachance, Gilbert Lavoie, Jérôme Coulombe, Michel Couillard, Suzanne Boulay et Richard Lavoie.

Pour ce projet, des gabarits ayant appartenu à Paul Lachance, un des derniers bâtisseurs de canots en bois, ont été récupérés pour que la forme du bateau soit fidèle à l’époque. M. Gagné s’est aussi rendu chez Les Traverseux – Espace Patrimoine Canot à Glace à L’Isle-aux-Coudres afin de mesurer un des derniers canots construits par M. Lachance dans les années 80 qui y est exposé.

Lors de la construction, les méthodes de l’époque ont été respectées le plus possible. Par exemple, le bois est chauffé afin de le rendre malléable, puis il est fixé le plus rapidement possible à la charpente du canot. L’assemblage du bateau de plus de 25 pieds de long a duré environ deux semaines avec de nombreuses heures investies quotidiennement par plusieurs.

Image prise lors des premiers jours de tournages. (Photo : Bruno Boulianne/Facebook)

Projet capturé en images

Le réalisateur Bruno Boulianne a commencé à s’intéresser aux canots à glace alors qu’il a réalisé un documentaire à L’Isle-aux-Grues. Il a d’ailleurs rencontré M. Gagné lors de ce tournage. Les deux hommes ont alors découvert qu’ils étaient tous les deux intéressés par la construction ancestrale d’un canot à glace. Kevin Gagné souhaitait en construire un et Bruno Boulianne voulait capturer les images de ce processus qui ne se fait plus de nos jours.

Le réalisateur a donc décidé de suivre M. Gagné dans plusieurs étapes de la réalisation. Accompagné de Stéphane Barsalou au son et d’Alex Margineanu à la caméra, il souhaite produire un documentaire sur l’aventure dans laquelle s’est lancé M. Gagné.

Image prise lors des premiers jours de tournages. (Photo : Bruno Boulianne/Facebook)

Un cadeau symbolique

Présent pour la dernière journée de tournage, l’ethnologue Richard Lavoie a offert un cadeau symbolique pour le canot de M. Gagné.

M. Lavoie lui a remis un dizainier, soit un petit médaillon ayant appartenu à sa grand-mère maternelle, Mme Marie-Jeanne Moisan Dassylva.

L’ethnologue explique qu’à l’époque, la religion catholique faisait partie intégrante du quotidien des canotiers. Il était donc normal de faire bénir son canot avant de le sortir pour la première fois sur les rives gelées. En plus de la bénédiction d’un curé, il était commun de fixer un dizainier à l’étrave du bateau. Ce type de médaille agit comme une sorte de protection, car elle invoque la protection du Christ ainsi que des saints protecteurs.

Grâce ce cadeau, le canot à glace de Kevin Gagné se rapprochera davantage de ceux qui étaient utilisés à l’époque.

Le dizainier offert par M. Lavoie. (Photo : Richard Lavoie)
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