18 avril 2024

Retour sur l’avant-midi de grève « mystère » chez les professionnels

Les professionnels du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud étaient en grève « mystère » ce matin, devant l’école Beaubien, afin de démontrer leur mécontentement respectif et collectif auprès du gouvernement Legault. Les membres du Syndicat du personnel professionnel de l’éducation Chaudière-Appalaches (SPPECA) se sont réunis pour faire bouger les choses. De plus, l'annonce tardive de la fermeture des établissements scolaires pour la journée a été  une surprise pour les professionnels. Ils déplorent la tournure de la situation. Chantal Marcoux, déléguée de la Côte-du-Sud, mentionne que la tenue de la grève n’a pas été contre le Centre de services scolaire ou les enseignants, mais bien contre le gouvernement. Malgré la divergence de points de vue, Mme Marcoux explique que le CSS de la Côte-du-Sud prend soin de son personnel. Les négociations avec le gouvernement ont pour but d’améliorer les conditions de travail afin d’attirer les jeunes vers les emplois professionnels du secteur public. En raison du nombre de ressources humaines limité, plusieurs professionnels doivent s’occuper de plus d’une école, augmentant ainsi considérablement leur charge de travail, leur sentiment de ne pas être reconnu, etc. De plus, en raison des longues listes d’attente pour obtenir un suivi avec un professionnel, les parents qui ont les moyens peuvent se tourner vers le privé comme alternative pour un service jugé indispensable pour leur enfant. Toutefois, les plus démunis n’ont pas nécessairement une autre option pour obtenir un suivi, ce qui peut causer des conséquences négatives chez ces jeunes. «Je le sais que ça dérange ce matin, on n’aime pas ça déranger. D’habitude, on est très discret. On fait notre travail. On est peu nombreux. Mais, au bout du compte, si on ne dérange pas, on passe toujours en dessous», a-t-elle mentionné lors de la grève. Elle rappelle aussi que tout le monde est important dans le système scolaire. Alors, chaque membre du personnel doit être traité également vis-à-vis les négociations. « Les gens qui travaillent en scolaire, on adore les élèves, on adore l’énergie d’une école. J’aime ça voir les enfants, j’aime ça les aider. On est tous des passionnés. On travaille sans compter nos heures, bien souvent.  Mais, un moment donné, il faut faire quelque chose », a ajouté la déléguée. Décision tardive de la part du CSS de la Côte-du-Sud Chantal Marcoux souligne que les professionnels étaient surpris de la publication éditée hier sur les réseaux sociaux du Centre de services scolaire annonçant la fermeture de tous les établissements pour la journée. En effet, le CSS Scolaire de la Côte-du-Sud a motivé cette décision par les enjeux reliés au transport scolaire et à la circulation autour des écoles à des heures inhabituelles qui auraient pu compromettre la sécurité des élèves. Pourtant, Mme Marcoux informe que l’avis de grève a été envoyé il y a 10 jours. « Ils n’étaient pas au courant du lieu, mais ils savent depuis 10 jours qu’on a une demi-journée de grève. Ils ont pris la décision seulement hier après-midi, alors que plusieurs centres de services scolaire ont annoncé depuis plusieurs jours que ce serait soit fermé, soit à distance. Alors, ça l’a donné le temps à tout le monde de s’organiser. Mais, eux, finalement, ils ont attendu en espérant peut-être qu’on les informerait de notre grève et on ne les a pas informés. Ça l’a fait en sorte que tout le monde a été pris par surprise hier », raconte la déléguée. En effet, les horaires de chacun étaient adaptés pour une réouverture en après-midi. «Je comprends qu’en prenant une décision aussi tardivement, la commission scolaire n’a pas pu prévoir de transport pour l’après-midi ou peu importe. C’est ça un peu qui est déplorable. Oui, on est bien conscient qu’on dérange, mais nos demandes sont aussi importantes que celles des enseignants ou du personnel de soutien», ajoute Mme Marcoux.