15 avril 2024

SDÉ : les administrateurs déçus… comprennent

La Société de développement économique (SDÉ) de Montmagny n’existe plus dans sa forme actuelle, les bénévoles siégeant sur ce conseil d’administration ayant été remerciés de leurs services par résolution à l’assemblée régulière du conseil, le 24 février. « Afin de mieux répondre aux besoins des promoteurs qui contribuent au développement économique de la municipalité et à ceux de ses citoyens, écrit-on dans un communiqué, la Ville annonce une réforme de cette structure centrale et essentielle, notamment à l’égard du mode de nomination et des membres qui la composent ». Pour le président de la SDÉ Joël Paquette, qui y siégeait depuis 12 ans, c’est une vive déception. La Ville a décidé d’opérer la nouvelle structure qui s’appellera Développement économique Montmagny et devrait comprendre trois élus et quatre employés municipaux qui s’occuperont de la gestion et de la gouvernance des trois employés. Le comité consultatif, composé de gens d’affaires qui seront nommés selon une méthode à être déterminée, aura le mandat de faire des recommandations au sujet des décisions comme le font les comités de la culture, de l’urbanisme, de revitalisation du centre-ville et d’embellissement. « Ce changement nous procurera une plus grande souplesse dans la composition et le fonctionnement de la SDÉ. Nous serons mieux en mesure de cibler efficacement les entreprises nécessaires au développement économique futur de Montmagny. Cette formule éprouvée a aussi l’avantage d’éviter à ses membres les éventuels conflits d’intérêt en répondant plus adéquatement aux règles modernes de gouvernance », a précisé dans un communiqué de presse Marc Langlois, le conseiller qui siégeait à la SDÉ en compagnie de Bernard Boulet. Les administrateurs pourront, s’ils le désirent, joindre les rangs de la nouvelle structure.

Méthode cavalière

Les administrateurs de la SDÉ ont peu apprécié la façon de faire de la Ville dans ce dossier. Plutôt que de convoquer une assemblée spéciale des membres de l’ancienne SDÉ pour leur annoncer cette réforme avant d’adopter la résolution, la Ville a convoqué le président Joël Paquette en fin de journée lundi. Il a alors appris que le fonctionnement de la SDÉ serait modifié quelques heures plus tard en assemblée de conseil. Pourtant, la semaine précédente, M. Paquette avait eu des rencontres avec le directeur général Félix Michaud et rien ne laissait transparaître un changement de structure. M. Paquette avait même confié que la rumeur de démissions en bloc de certains administrateurs insatisfaits dans le dossier du Centre des migrations n’était plus fondée et que la SDÉ s’attendait à recevoir de nouvelles responsabilités avec les budgets qui s’ensuivent, dont ceux reliés à un éventuel Pavillon multifonctionnel, comme cela avait été le cas il y a quelques années avec le marché public. Ne pas en parler… Mais le point de restructuration de la SDÉ, qui ne figurait pas à l’ordre du jour, a été ajouté en début d’assemblée régulière, faisant en sorte que lorsque la résolution fut passée en assemblée publique, le conseiller Langlois a demandé aux gens présents de ne pas parler de cette décision afin de leur permettre de rencontrer les personnes intéressées en début de journée le lendemain! Notre journaliste, présente lors de cette assemblée, a questionné les élus mais ces derniers ont refusé de répondre, affirmant qu’ils le feraient mardi après avoir rencontré les dirigeants de la SDÉ. Le lendemain, les administrateurs déchus ont fait valoir leur point de vue en réunion. Ils comprennent et concèdent que le droit de gestion de la SDÉM appartenait aux autorités municipales, mais que la façon de procéder était sincèrement cavalière.
« Nous étions des bénévoles. Nous aurions pu compléter notre année financière en sachant les nouvelles orientations et remettre les livres par la suite. Ils ne l’entendaient pas ainsi. C’est leur décision », a conclu pacifiquement M. Paquette.
Quant à savoir s’il manifestera un intérêt à siéger au comité consultatif, l’ex-président avoue y réfléchir car deux dossiers amorcés lui tiennent particulièrement à cœur : la mise en application d’un nouveau logiciel quant aux opportunités d’affaires et la formation commerciale.

Relations tendues

Au cours des dernières semaines, les relations étaient tendues entre certains administrateurs et la direction de la SDÉ, mais M. Paquette et ses membres ont convenu de ne pas ajouter d’huile sur le feu car ils ont à cœur le développement de Montmagny. Le dossier du Centre des migrations – Pavillon multifonctionnel a soulevé des questionnements. Les mauvaises communications entre les parties avaient d’ailleurs provoqué l’ire du maire Rémy Langevin, qui avait publiquement lancé que certains membres de la SDÉ devraient être plus attentifs lors des réunions au lieu de dormir.