Avec la grippe bien présente, l’urgence de Montmagny ne cesse de se remplir. Les personnes âgées sont principalement touchées par la transmission. Bien que l’équipe en place s’ajuste à la demande, les employés sont de plus en plus sollicités et à bout de souffle.
Comme partout dans la province, le taux d’occupation de l’urgence de Montmagny est élevé. Dans les dernières semaines, celui-ci a grimpé à plusieurs reprises au-delà de 200%. Il importe de savoir que l’urgence de l’hôpital de Montmagny ne compte que dix civières. Alors, avec l’intensité manifeste des virus transmissibles actuelles, le volume de patients admis peut combler rapidement le nombre de lits disponibles.
« Quand des journées comme celle-ci surviennent, en temps normal tout le monde fait de son mieux et on a des plans de contingence dans les hôpitaux. Tout le monde se met en branle pour que dès qu’une personne est prête à sortir, elle puisse le faire. C’est un travail entre toutes nos équipes multidisciplinaires. Des alertes sont lancées et tout le monde se met à contribution », explique Mme Christine Laprise, nouvellement directrice exécutive pour le RLS Montmagny-L’Islet (Réseau local de services de santé et de services sociaux).

Dans les dernières semaines, plusieurs personnes âgées ont été admises avec des infections. « Cela peut sembler banal pour monsieur et madame Tout-le-Monde, mais pour une personne âgée, il peut y avoir de grosses conséquences », souligne la directrice.
Réorientation, séjour prolongé à l’hôpital, besoins particuliers, etc., sont nécessaires pour traiter une personne âgée avant de pouvoir la retourner à la maison. Selon Mme Laprise, tout est embourbé à tous les niveaux. «Les CHSLD, les RPA, les lits de convalescence sont pleins.»
Bien que les efforts soient mis en place, la situation demeure toujours fragile. « C’est sûr que notre personnel est extrêmement sollicité. Ils ont travaillé quand l’urgence était à 230%, c’est extrêmement demandant pour l’équipe sur place. (…) C’est une vraie ruche dans ces périodes. »
Contrairement à d’autres hôpitaux dans la province, Mme Laprise n’a pas ressenti une situation alarmante en ce qui a trait au nombre d’enfants admis. « Notre défi à nous, c’est de répondre aux besoins de nos personnes âgées avec la grippe. »
Inquiétude constante
Selon les informations obtenues par le Journal, il y aurait 125 consultations de plus par semaine en moyenne à l’urgence, soit 500 par mois.
«On a toujours une inquiétude, les gens à tous les niveaux sont inquiets de ne pas être capables d’offrir un service. (…) Le système est sur le bord d’une rupture et à chaque journée, on est préoccupé.»
Quant à l’organisation, les différents acteurs impliqués souhaitent optimiser au maximum leur façon de travailler. « Tout est questionné et remis en question. Il y a des travaux qui sont faits pour améliorer les façons de fonctionner sur le moyen et le long terme. »
« On ne peut pas rester dans la même situation sans rien changer et continuer d’offrir les mêmes soins avec la demande qui augmente. Le vieillissement de la population, on le voit vraiment sur les unités de soin », poursuit Mme Laprise.
Elle assure que le secteur n’est pas en rupture de services. Il y a parfois un ajustement sur les heures, mais tous les secteurs demeurent disponibles. « Notre personnel doit être plus mobile. »
43% sans titulaires
Notons qu‘en décembre il y avait 73% des postes réguliers comblés, donc 27% sans titulaire. Après les réaffectations en janvier, il y aura 57% des postes comblés, donc 43% sans titulaire. Questionnée sur les démarches mises en place, Mme Laprise indique que des mesures de recrutement et de rétention du personnel sont prises en continu. « On sait que c’est un problème important et c’est la mission de l’organisation de travailler pour garder notre personnel (…) Ce n’est pas quelque chose qui peut se régler dans l’instantané. (…) On ne prend pas ça à la légère et nos équipes travaillent fort dans ce sens-là. »
Rappelons que la formation pour travailler à l’urgence nécessite trois ans de techniques infirmières, en plus de la formation sur place.