21 avril 2024

Un Magnymontois devient la voix des étudiants collégiaux et universitaires du Québec

Félix Bhérer-Magnan expose dans une lettre ouverte, destinée au premier ministre Legault, la réalité des étudiants aux études supérieures. Originaire de Montmagny, l’étudiant à la maîtrise en affaires publiques de l’Université Laval se pose des questions. À titre d’exemple, il se demande pourquoi le ministre de l’Éducation ne consulte pas les étudiants pour prendre des décisions et s’inquiète sur les effets à long terme des études en ligne. Félix Bhérer-Magnan a réalisé son cégep au Centre d’études collégiales de Montmagny en sciences humaines. Il est ensuite allé à Montréal où il a réalisé un baccalauréat en communication et politique à l’Université de Montréal. Il poursuit présentement sa deuxième session de maîtrise en affaires publiques exclusivement en ligne. L’étudiant décida d’écrire une lettre au premier ministre, M. François Legault, puisqu’il trouvait important de présenter la situation des étudiants qui vivent la même chose que lui. Le but ultime était, en   outre,  d’exposer les sentiments et l’état actuel des étudiants aux études supérieures. «J’ai écrit cette lettre avec mon cœur, j’ai parlé en «Je». Je voulais dire que notre quotidien est bouleversé, comme pour plusieurs de la société, mais qu’on se sent isolé, déprimé et surtout qu’on n’est pas vraiment écouté. On pourrait mieux nous consulter», exprime M. Bhérer-Magnan. Il souhaiterait aussi que M. Legault explique les décisions prises comme celle de la présence des élèves du primaire et du secondaire à l’école, mais pas celle des étudiants du collégial et universitaire. Il pense que plusieurs solutions se voient réalistes,  dont la possibilité de venir une fois par semaine sur le campus pour des cours. «M. Legault a exposé à plusieurs reprises que c’était vraiment important pour lui que les jeunes puissent aller à l’école. Bien écoutez, pourquoi nous on est confiné chez nous?  Est-ce que c’est l’option facile pour les universités et pour le gouvernement de tout simplement faire le virage numérique et de tout enseigner à distance? La question se pose», souligne-t-il. Retours positifs Plusieurs étudiants ont écrit à M. Bhérer-Magnan pour le remercier de dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. «Il y a certaines personnes dans mon entourage qui me remerciaient d’avoir eu le courage et la volonté d’écrire cette lettre parce qu'elles se reconnaissaient dans ce témoignage et qu’elles vivaient également ce que je vis. Ce sont des sentiments qui sont partagés. Je sens qu’à travers ces témoignages, qu’il y a une exaspération. On n’a pas nécessairement le goût, on sait que la session d’hiver va se poursuivre en ligne aussi. C’est difficile de trouver la motivation et la volonté de continuer», avoue-t-il. Effets à long terme L’étudiant à la maîtrise expose aussi l’anxiété et l’isolement chez les étudiants causés par la session en ligne. «Les jours, la semaine et la fin de semaine se ressemblent. C’est une routine qu’on n’a plus. On est chez soi, on ne peut même plus aller étudier à l’extérieur. Avec l’automne, c’est plus dur aussi et avec l’hiver, ça ne s’améliorera pas et ultimement, c’est une question de santé mentale. On le voit, il y a des experts qui sonnent la sonnette d’alarme disant que ça devient une question de santé mentale», énonce-t-il. Il s’aperçoit aussi que certains étudiants abandonnent l’école afin d’attendre la fin de la pandémie pour poursuivre leurs études en classe. «Les blessures de cette pandémie vont être longues à guérir, mais les jeunes doivent être consultés parce que ça va prendre des années avant de guérir. Si on veut en sortir gagnant tout le monde, je pense que c’est important qu’on puisse écouter nos jeunes», conclut-il. Pour lire la lettre ouverte : Un étudiant s'exprime sur la situation étudiant à M. Legault.