21 avril 2024

Une classe ingénieusement active

Depuis le début de l'année scolaire, une enseignante de l'école Saint-Nicolas de Montmagny exploite une nouvelle méthode d'apprentissage pour ses élèves. Après quelques années de réflexion et plusieurs recherches sur le sujet, Mélanie Carbonneau a pris l'initiative d'adapter sa classe de 2e année en un environnement d'apprentissage flexible, un mouvement de plus en plus répandu dans les écoles et communément appelé le "flexible seating". La réalité d'aujourd'hui Après plus de 23 années de carrière dans l'enseignement, Mme Carbonneau remarque  clairement que les besoins des enfants ont évolué. Dans le contexte social actuel, il a maintes fois été prouvé* que les enfants sont plus aptes à apprendre dans un environnement leur offrant la liberté de changer de position. Ce constat est particulièrement flagrant chez les élèves ayant un trouble déficitaire de l'attention et hyperactivité (TDAH) qui ont besoin de bouger pour demeurer alertes lorsqu'ils doivent exécuter des tâches qui requièrent certaines formes de concentration. Repenser l'espace Retirer le bureau massif de l'enseignante a été le point de départ. L'espace gagné a ainsi permis d'aménager plusieurs aires distinctes, repensées pour permettre aux élèves de travailler en position debout, allongé par terre ou en équilibre. La routine étant bien installée, Mme Mélanie explique la matière devant la classe et lorsque c'est le moment de travailler, les élèves sont invités à choisir leur station parmi ces choix: le comptoir debout, la table haute et les tabourets, la table basse et les petites chaises, la caisse de lait avec le coussin, le banc oscillant, la chaise ballon-sauteur, les petits bancs au sol avec accotoirs, le divan, le tapis, le vélo-pupitre ou encore les bureaux standards de l'école. Faire ses choix Dès les premières journées de classe, Mélanie Carbonneau constate que cette nouvelle méthode d'enseignement motive les enfants. "J'appréhendais l'énervement de cette grande nouveauté et leur comportement face à cette proximité. Mais au contraire! J'ai été agréablement surprise de leur comportement et j'ai toute suite constaté l'effet stimulateur sur leur sens des responsabilités. Toutefois, les accommodements doivent être pris au sérieux et il y a des règles à respecter! "On doit mériter notre place. Il faut écouter, ne pas parler en même temps, crier ou s'énerver", souligne Zachary, visiblement fier d'avoir mérité sa place sur le divan, l'une des stations préférées des élèves." "J'aime que notre enseignante nous lise des histoires sur le divan; c'est comme à la maison." - Arthur "Je suis une petite fille tout le temps plein d'énergie, je peux enfin bouger en travaillant alors maintenant je garde ça pour moi et je ne dérange plus les autres et je reste assise en même temps!" se réjouit Olivia rebondissant sur sa chaise ballon. Mélanie Carbonneau souligne que la direction de l'école a appuyé sa démarche et demeure très ouverte à adapter d'autres classes en ce sens. D’ailleurs, la classe de 3e année de Mme Marie-Ève Damphousse a aussi emboité le pas pour une classe semi-flexible! Mme Carbonneau encourage fortement tous les enseignants qui hésitent encore à plonger dans cette belle aventure positive et le recommande même jusqu’au niveau secondaire. *La célèbre Clinique Mayo à Rochester, NY, à la suite d'une étude menée auprès de 300 élèves pendant toute une année scolaire, a trouvé que le fait de travailler debout à des tables, de bouger pendant la classe et d’utiliser une variété de postures augmentait de 12 % la capacité d’attention des jeunes.