19 avril 2024

Vivre un attentat et une pandémie... dans la même semaine!

Gaëtane Corriveau, une citoyenne de Montmagny, a fait partie de l'actualité il y a quelques semaines, se retrouvant à quelques pas d'un attentat terroriste commis envers l’ambassade des États-Unis, alors qu'elle vivait un voyage d'affaires à Tunis. À son retour au pays, votre Journal a pris de ses nouvelles. Rappelons les faits. Invitée comme formatrice par la Fédération canadienne des municipalités (FCM), Mme Corriveau s'était rendue à Tunis pour participer à une mission canado-tunisienne, dans le cadre d'un Projet pour un leadership municipal inclusif (PLMI). La politicologue avait d'ailleurs décidé de prolonger son séjour pour visiter la capitale. Mais son voyage prendra une tournure inattendue alors qu'elle s'apprêtait plutôt à vivre une séquence extrêmement terrifiante, qui la marquera à tout jamais. Heureusement pour elle, plus de peur que de mal! Par vidéo-conférence, Mme Corriveau nous a expliqué le pourquoi de son soulagement: "Après deux bonnes frousses en une semaine en Tunisie, on peut dire que je suis rassurée d'être enfin en sécurité à la maison!" Attentat terroriste Gaétane Corriveau n’a pas été un témoin direct de l'attaque du 6 mars à Tunis, mais elle se trouvait à proximité du site où l’attentat a eu lieu. «Ironiquement, j’étais en pleine séance de briefing sur la sécurité, dans les bureaux de l’organisation internationale, partenaire de la FCM. On venait de dire que le dernier attentat remontait à huit mois et que les cibles étaient toujours des policiers. Et voilà que moins d’une heure après, c’était l’attentat!» Deux kamikazes en moto ont foncé de plein fouet sur quatre agents policiers causant la mort de l'un d'entre eux et blessant une civile. Le groupe a aussitôt été pris en charge et reçu la consigne de rester en sécurité à l’hôtel Novotel où il résidait, à 800 mètres du ministère de l'Intérieur. Apeurée, Mme Corriveau affirme qu'elle était prête à revenir au pays. Un directeur canadien l'a rassurée et lui a conseillé de prendre deux jours de réfléxion. Selon ce dernier, les forces de l'ordre contrôlaient la situation. Les formations seraient maintenues et l'environnement sécurisé. "Le dimanche 8 mars, un énorme rassemblement était prévu en ce Jour de la femme pour le lancement du réseau des élues municipales tunisiennes, auquel je devais participer." Le lendemain, la politicologue pris la courageuse décision de rester pour terminer sa mission. La pandémie Concernant la situation du coronavirus, qui était déjà dans l'air, Mme Corriveau affirme s'être soigneusement informée auprès des autorités canadiennes avant de partir. La missionnaire soutient qu'aucune contre-indication n'était émise en date du 4 mars quant aux voyages à l'étranger. "Je surveillais de très près l'évolution de la situation. Puis le mercredi 11 mars, une directive interne du ministère des Affaires locales annonça l'interdiction de tout rassemblement de plus de 20 personnes. Ça mettait fin à ma mission!" Au lendemain de l'annonce du premier ministre François Legault qui incitait les voyageurs à rentrer au pays, la missionnaire fit aussitôt appel pour quitter. "Je refusais de reprendre mon vol avec AirFrance comprenant l'escale à Paris. Je voyais le contrôle accru à l'aéroport et je craignais d'y restée coincée!" Gaëtane Corriveau et sa collègue n'ont que de bons mots pour l'équipe de logistique de FCM, qui a réussi rapidement à trouver deux billets sur le même vol auprès de la compagnie aérienne Lufthansa. Un escale de cinq heures était prévu à Francfort en Allemagne, aéroport encore fluide à ce moment. De là, elles prenaient ensuite un vol d'Air Canada, direction de Montréal! Course contre la montre Mme Corriveau affiche sa reconnaissance d'être rentrée à temps au pays. "Ça été un stress énorme! On suivait l'actualité dans les aéroports, les frontières qui se fermaient entre les pays..." Au même moment, un ami est resté coincé au nord de l'Italie dans la zone très touchée par le virus. Gaëtane Corriveau se félicite d'avoir suivi son instinct et insisté pour revenir dès le vendredi 13 mars, même si elle détenait son billet de retour trois jours plus tard. En manchette le 16 mars, elle pouvait constater dans les médias: "Le chaos total à l'aéroport de Tunis"! Dans cette histoire rocambolesque, Mme Corriveau se considère très chanceuse d'être saine et sauve et d'avoir pu communiquer au quotidien avec ses proches car il était important de rassurer son mari, ses enfants et sa mère de 89 ans... Nous vous invitons à surveiller le prochain reportage avec Gaétane Corriveau qui portera un regard de politologue sur la situation actuelle.