
Du sable à perte de vue, c’était le paysage de Mathieu Labrecque pendant quatre jours complets dans son parcours au marathon des sables au Maroc. Le Magnymontois a traversé des milliers de dunes, tout en longeant la côte atlantique pendant 120 kilomètres. Une déconnexion totale du monde nord-américain.
« Si on le fait, ce trajet là, c’est pour déconnecter. On a des vies de fous au Québec. On arrive là-bas, on est amené dans le désert. Cette année, on a fait cinq heures de bus pour nous amener dans un point très tranquille du désert, on déconnecte ce silencieux. Le soir c’est les étoiles, on est près de la mer. »
Mathieu Labrecque s’est soumis à des conditions difficiles pendant quatre jours, en totale autonomie avec le simple nécessaire, à la marche rapide et déconnecté avec la civilisation. «On descend dans le sud du Maroc près du Sahara occidental. Il n’y a pas beaucoup de gens-là mise à part quelques bergers ici là dans le désert », explique l’homme d’affaires de la Côte-du-Sud.
Sous des conditions insoutenables et un climat désertique, un premier 30 kilomètres doit être parcouru dans la première journée avant de débuter une deuxième journée de 60 kilomètres et une troisième et dernière de 30 kilomètres. « C’est une épreuve qui est en distance ou ce qu’on est vraiment inconfortable. Quand on part dans les desserts, on a trois ou quatre nuits, il n’y a pas de douche, les toilettes, la bouffe, c’est très rudimentaire. Donc, ça vient jouer beaucoup. » La force mentale est également de mise. Les marcheurs sont laissés à eux même pendant ce long trajet, tout en faisant face aux conditions qui peuvent être dures sur le corps humain. Dans le cas de Mathieu, seulement quelques ampoules sont venues amener de l’inconfort. « On apprend à apprécier les paysages, mais on peut apprendre à les détester parce que c’est très difficile. On passe par une gamme d’émotions pendant notre course. »
Les paysages restent tout de même le temps fort de Mathieu Labrecque. Un mélange de sable et d’eau se métamorphose afin de donner un paysage marocain à couper le souffle pendant la traversée complète. « Le paysage est complètement magnifique. Les plus belles dunes que j’ai jamais vues », raconte-t-il avec encore l’émerveillement dans sa voix. Le sable a aussi marqué l’aventure de Mathieu. Il raconte que marcher sous un sable fin amène des difficultés puisqu’il est en mesure de s’introduire dans ses vêtements. « Il faut mettre des guêtres pour éviter que ça rentre dans nos chaussures. Ça fait travailler des muscles qu’on n’est pas habitué de travailler », souligne Mathieu Labrecque.
Si un trajet comme le Marathon des sables attirent un Québécois, c’est aussi le cas de bien d’autres nations. Au travers des 200 participants, 27 nations étaient représentées et Mathieu a pu être jumelé avec un Portugais lors de son arrivée au bivouac pour la nuitée. Les discussions avec des Suisses, des Belges, des Boliviens, pour en nommer quelques-unes, ont été nombreuses et constructives. « On rencontre des gens de partout sur la planète. Il y a des liens qui se créent dans l’expérience qui se partage. En plus, ça nous permet de partager ça avec d’autres personnes qui ont d’autres vécus et expériences. »
Lors de leur retour près de la civilisation, le comité organisateur attendait les athlètes avec une vidéo d’une quinzaine de minutes dans laquelle ils pourront revivre cette expérience inoubliable pour toujours.


