20 avril 2024

Tordeuse des bourgeons de l'épinette: L’Islet inclus dans le programme de pulvérisation

La chenille nommée, la tordeuse des bourgeons de l’épinette, est de plus en plus observée par des propriétaires de boisés de la MRC de L’Islet. L’Agence de mise en valeur des forêts privées des Appalaches (AMVAP) dénombre une progression des superficies défoliées par l’insecte en 2021. Elle assure que les dommages sont minimes pour le moment, mais qu’il est temps pour les propriétaires forestiers de se préparer. Cette chenille se nourrit des jeunes pousses de sapins ainsi que de l’épinette blanche et de Norvège. Elle affecte les forêts de la région sur un intervalle de 30 à 40 ans. De 2020 à 2021, la superficie défoliée dans des forêts publiques est passée de 474 hectares à 8 916, soit une hausse de 1782%. Dans les forêts privées, la superficie a augmenté de 265%. Les deux réunies totalisent une surface de 20 844 hectares.

Dans les derniers mois, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a annoncé que la MRC était dorénavant incluse dans le programme de pulvérisation contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Celui-ci est administré par la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM). « Ainsi, si les conditions sont réunies, certaines forêts admissibles pourraient être arrosées avec un insecticide biologique en 2023 dans la MRC de L’Islet », informe Jean-Pierre Faucher, directeur de l’AMVAP. Les propriétaires concernés par ce programme ont été contactés à ce sujet. Plusieurs régions au Québec ont obtenu récemment du financement du Programme deux milliards d’arbres du gouvernement du Canada pour, en outre, reboiser les secteurs affectés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Puisque l’épidémie ne fait que débuter dans la MRC de L’Islet, une somme d’un peu plus de 15 000$ pour des travaux réalisés en 2021 a été accordée. « Nous espérons obtenir des montants plus importants en 2022 et 2023. À titre comparatif, la région du Bas-St-Laurent a obtenu quelques millions de dollars de ce programme la semaine dernière », souligne par courriel M. Faucher en précisant qu’il ne connait pas, pour le moment, le montant exact que recevra la MRC. L’Agence rappelle qu’une épidémie a sévi la région dans les années 1974 à 1986. Des milliers d’hectares sont morts en raison de cet insecte nuisible dans les MRC de Montmagny et L’Islet. Selon les informations obtenues, l’épidémie actuelle se déploie beaucoup plus tranquillement que la précédente dans le sud du Québec. « Les dommages graves ont tendance à demeurer localisés. Les experts ne peuvent pas prédire l’ampleur qu’aura la présente épidémie dans la région de Chaudière-Appalaches. Mais, tout porte à croire qu’elle n’aura pas la même amplitude », précise l’AMVAP par voie de communiqué. Se préparer L’AMVAP trouve important de préciser qu’il faut au moins quatre années rapprochées de défoliations graves des pousses par la tordeuse avant que les premiers arbres meurent. Les propriétaires forestiers ont donc le temps de suivre la situation et se préparer au cas où la situation s’aggraverait. Il est recommandé d’avoir un plan d’aménagement forestier valide pour les lots où il y a eu des plantations, des éclaircies ou des peuplements vulnérables à la tordeuse. L’AMVAP considère qu’il s’agit d’une bonne police d’assurance pour le propriétaire. « Il lui permet de bénéficier de conseils d’un ingénieur forestier, d’obtenir de l’aide financière pour la réalisation de travaux de récolte et de reboisement ainsi que de devenir admissible au programme de pulvérisation contre la tordeuse ». Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs effectue un inventaire aérien des aires infestées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette tous les ans. L’AMVAP conclut qu’il importe, pour les propriétaires forestiers de la région, de demeurer informés à ce sujet.