16 avril 2024

Abus sexuels: l’Église renforce les directives et les procédures

À l’instar de ses collègues à travers le Canada, Mgr Pierre Goudreault, évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, rencontrait la presse régionale jeudi dernier afin de dévoiler le document «Protection des personnes mineures contre les abus sexuels: Appel aux fidèles catholiques du Canada pour la guérison, la réconciliation et la transformation» et d’en commenter les lignes directrices . Adopté récemment par la Conférence des évêques catholiques du Canada (CÉCC), ce document vise à protéger les personnes mineures et vulnérables par des actions concrètes.

Michel Chassé

Non pas qu’il n’existait pas de mesures auparavant, comme en fait foi le texte «De la souffrance à l’espérance» publié en 1992 par la CÉCC. Mais le nouveau document de 200 pages vient renforcer les procédures entourant les abus sexuels.

Fait important, «Protection des personnes mineures contre les abus sexuels» n’est pas l’œuvre exclusive de religieux puisqu’il repose sur les réflexions et les contributions de plusieurs personnes, dont des victimes d’abus, des psychologues, des travailleurs social, des responsables de la protection de l’enfance, etc... Des religieux, membres du clergé et laïcs ont aussi contribué à l’élaboration de ses lignes directrices.

L’ouvrage comporte trois grandes parties. La première traite des effets des abus sexuels sur l’Église catholique au Canada et se déploie en trois chapitres: Leçons apprises et recommandations, Guérison des personnes et des communautés et Les voies d’avenir. La seconde partie aborde les lignes directrices destinées à aider les dirigeants de l’Église catholique du Canada dans leur travail de renforcement de leurs protocoles concernant la protection des personnes mineures et la réponse aux plaintes. Enfin, la troisième partie présente les ressources disponibles pour aider les responsables de l’Église à faire face à leurs responsabilités.

Leçons et recommandations

En conférence de presse, Mgr Goudreault s’est attardé sur les 9 leçons apprises au fil des ans et sur les 69 recommandations formulées dans le document. L’une de ces leçons consiste à répondre plus efficacement aux allégations d’abus sexuels. Dans ce document, les évêques s’engagent à prendre au sérieux toute allégation en reconnaissant que l’intérêt de la victime et la justice doivent venir en premier.

D’une telle leçon découle cette recommandation concrète: du moment qu’on informe un évêque d’abus sexuel envers une personne mineure, il appelle la police et demande aux parents de faire de même. L’abuseur présumé est alors suspendu de son ministère ou de son engagement bénévole jusqu’à la fin de l’enquête policière. S’il est coupable, les sanctions pénales s’appliqueront.

À l’instar de la police, l’évêque va mener sa propre enquête. Dans le cas de Mgr Goudreault, il n’agira pas seul puisqu’il peut compter sur le soutien d’un comité diocésain de protection des mineurs formé d’hommes et de femmes, de psychologues, d’un avocat et d’un prêtre, de sorte qu’il devient impossible de camoufler l’information. En fait, ces mesures se trouvent déjà en vigueur, mais «Protection des personnes mineures contre les abus sexuels» vient les renforcer.

Priorités

À la suite de la parution du livre «Protection des personnes mineures contre les abus sexuels: Appel aux fidèles catholiques du Canada pour la guérison, la réconciliation et la transformation», les priorités du diocèse de Sainte-Anne consistent à étudier le texte, consolider la composition et la diversité des membres du comité diocésain de protection des mineurs qui va devenir plus actif, réviser la politique locale à la lumière du nouveau document et offrir une formation continue aux bénévoles, agents de pastoral, diacres et prêtres.

On peut commander un exemplaire imprimé de «Protection des personnes mineures contre les abus sexuels: Appel aux fidèles catholiques du Canada pour la guérison, la réconciliation et la transformation» aux Éditions de la CÉCC au coût de 15,95$.

 

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