24 avril 2024

Économie en changement: la région a tout intérêt à trouver des projets novateurs

Sur le plan économique, la ministre Marie-Eve Proulx croit que la région est rendue à un carrefour et qu’elle a tout intérêt à se positionner pour trouver des projets novateurs, pas seulement dans le secteur manufacturier.

«Il faut passer à l’économie du savoir, aller chercher des centres de recherche créateurs d’emplois de haut niveau et imbriquer tout cela avec des projets stimulants, car une entreprise ne peut évoluer dans un désert social». Une telle démarche implique une réflexion commune pour savoir ce qu’on met autour de ces entreprises, poursuit la ministre.

Pénurie de main-d’oeuvre

Pointant du doigt l’absence d’actions pour prévenir la rareté de main-d’œuvre annoncée il y a 20 ans, la ministre admet qu’aujourd’hui on est en mode urgence. L’an dernier, on a mis de l’avant les crédits d’impôt pour les personnes retraitées.

Actuellement, la ministre travaille sur la transformation d’Investissement Québec qui est l’un de ses dossiers. «On veut fusionner Investissement Québec pour optimiser les façons de faire afin de mieux accompagner les entreprises à s’automatiser, se robotiser et utiliser l’intelligence artificielle dans leurs façons de faire pour dégager la main-d’œuvre et la remplacer par des automates ou des chaînes de montage. De telle sorte que les entreprises pourront combler les postes vacants. «L’Allemagne et les Pays-Bas ont appliqué cette solution il y 15 ans et on entend plus parler de problème de main-d’œuvre dans ces pays» note Mme Proulx.

Sa visite chez Formaca, une entreprise d’insertion de Montmagny qui fait de la sous-traitance industrielle en procurant de l’emploi à des personnes ayant des limitations intellectuelles, physiques, ou des problématiques en santé mentale mais qui travaille dans un endroit bien encadré, constitue un autre moyen qui peut servir en région. «Ces gens-là sont heureux de travailler» a-t-elle observé.

«Bien sûr, l’immigration est une solution, mais ce n’est pas la panacée. Actuellement, on travaille à dénouer les enjeux bureaucratiques qui empêchent l’accès rapide des immigrants» enchaîne Mme Proulx.

Maintenir les jeunes hommes à l’emploi Un défi bien réel dans la problématique de la main-d’œuvre porte sur la difficulté de maintenir les jeunes hommes de 15 à 24 ans à l’emploi, selon les données transmises par l’économiste régional d’Emploi Québec, Dominique Bois lors du 2e Rendez-vous Manufacturiers et Innovation qui s’est déroulé à Montmagny le 20 septembre. «Comment peut-on amener ces jeunes à s’intéresser à l’école?, questionne le directeur du journal, Éric Maltais.

«Pour notre gouvernement, l’une des priorités c’est l’éducation et cette clientèle des 15-24 mériterait d’être bien accrochée. C’est une bonne question pour le ministre de l’emploi à savoir pourquoi c’est plus difficile avec eux. Le marché de l’emploi, c’est important, mais je pense qu’il faut amener ces jeunes à s’intéresser à l’école. Ils doivent être formés» affirme la ministre.

«Par ailleurs, est-ce qu’on a des outils pour mesurer si les jeunes qui poursuivent leurs études à l’extérieur reviennent en région ? Si c’est le cas, on se retrouve avec des fuites des deux côtés. Est-ce qu’une école adaptée est la solution ? Ça va prendre ça, faut que l’éducation s’ajuste et s’adapte». Elle enchaîne: «Dans ma vision du développement économique régional, j’accorde une grande importance au respect des spécificités régionales. Les politiques publiques doivent tenir comptent des spécificités de chacune des régions. On ne peut plus faire des programmes mur-à-mur dans le contexte ou le Québec est très différent d’une région à l’autre. L’autre élément est l’importance de l’équité interrégionale. Il faut que chaque région soit desservie. Or ce n’est pas toujours le cas, en prenant l’exemple de l’absence de programme sport-étude à Montmagny-L’Islet. Un fait qui pousse des familles à s’installer à Lévis. Ce ne sont pas les efforts qui ont manqué pour convaincre la commission scolaire d’amener de tels programmes ici. «On veut un programme ou les jeunes peuvent avoir une diversité d’enseignement, une façon d’apprendre différemment. Parmi les disciplines, elle mentionne le triathlon, la natation, la gymnastique».

Trop proche de Lévis

Oui, on est peut-être trop proche de Lévis. «Je pense que ça fait partie de nos spécificités, mais vu qu’on est près de cette ville, on va laisser tomber notre développement, moi j’accepterai jamais ça !» Toute la région de Côte-Sud a un potentiel et une grande force, mais il faut les mettre de l’avant et travailler ensemble à faire évoluer notre région.

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