23 avril 2024

Le général Dallaire choisit Saint-Roch-des-Aulnaies

Citoyen du monde entier et personnalité bien connue à l’échelle internationale, le général Roméo Dallaire, en amour plus que jamais, a choisi de s’établir «Ad vitam aeternam» à Saint-Roch-des Aulnaies avec sa conjointe Marie-Claude Michaud. Après avoir visité de nombreux endroits au Québec, ils ont arrêté leur choix sur cette localité à cause de la beauté du lieu et de l’accueil des gens: «Nous voulions résider ni trop près ni trop loin de Québec. Marie-Claude habitait dans la Vieille Capitale et moi à Halifax. À Saint-Roch-des-Aulnaies, nous avons rencontré des gens accueillants, travaillants et ben d’adon. Et nous avons trouvé une maison qui va nous permettre de vivre notre amour en toute sérénité» de lancer le célèbre général quand nous l’avons rencontré à son domicile vendredi dernier. Âgé de 73 ans, l’ancien sénateur a toujours bon pied bon œil et nous a fait visiter son domaine qui donne une vue magnifique sur le Saint-Laurent. Visiblement, il est aussi tombé en amour avec les lieux… même s’il éprouve des problèmes d’eau potable: «Selon la convention internationale, l’eau est un droit humain. En 2019 à Saint-Roch-des-Aulnaies, nous n’en avons pas, mais je ne quitterai pas pour autant mon paradis» grogne-t-il… en souriant. L’horreur

À titre de directrice exécutive du Centre des ressources pour les familles de militaires et les vétérans à Valcartier, Mme Michaud connaît les ravages que peut causer un conflit armé. Quant au général Dallaire, auteur du livre «J'ai serré la main du diable - La faillite de l'humanité au Rwanda», il a vécu les horreurs de la guerre. Au début des années 1990, il devient commandement de la Force internationale de maintien de la paix des Nations unies au Rwanda où une guerre civile et un génocide feront 800 000 morts et plus de trois millions de blessés et réfugiés. Il y perdra aussi 14 militaires sous ses ordres. Brisé et désillusionné, il rentre au pays en 1994 et, sept ans plus tard, commence à écrire son livre où il raconte l'enfer qu'il a vécu au Rwanda, n'hésitant pas à reconstituer les terribles événements auxquels la communauté internationale a tourné le dos. Son témoignage se veut un compte rendu sans concession de la faillite de l'humanité à mettre un terme à un génocide pourtant maintes fois dénoncé. Depuis, le général a repris goût à la vie, «plutôt que d’essayer de m’autodétruire» dit-il: sa conjointe et son nouvel environnement, tout ce qu’il y a de campagnard, le poussent à profiter plus que jamais de la vie. Enfants soldats

Pour le général Dallaire, le mot retraite n’existe pas. Auteur d’un deuxième volume intitulé «Ils se battent comme des soldats, ils meurent comme des enfants», il veut en finir avec le recours aux enfants soldats, une cause qui lui tient particulièrement à cœur pour l’avoir vécue. Dirigeant une vingtaine de personnes qui font partie de l’équipe «Initiative Enfants Soldats Roméo Dallaire» à l’Université Dalhousie d’Halifax, le général veut éliminer le recrutement des enfants soldats: «Il y a quinze conflits armés dans le monde actuellement et tous les utilisent» déplore-t-il. Jusqu’à présent, 89 pays ont adopté le projet de son équipe, «Principes de Vancouver» (parce que le document a été signé dans cette ville) qui vise à enrayer ce phénomène. La paix Tout un titre pour un livre signé par un général! Après avoir publié «Premières lueurs – Mon combat contre le trouble de stress post-traumatique» en 2017, il écrit présentement son quatrième bouquin qui s’intitulera «La Paix». Il s’agira d’un guide pour prévenir les conflits. Heureux dans son nouvel environnement, cet Aulnois d’adoption demeure un fervent défenseur des droits de la personne, de la santé mentale et des enfants touchés par la guerre.

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