25 avril 2024

L’inquiétude persiste chez Fruits & Légumes RG: où va-t-on trouver des bras pour la récolte ?

Malgré les initiatives lancées par les gouvernements pour aider le secteur agricole à traverser la crise sanitaire actuelle, l’inquiétude persiste dans les rangs des producteurs maraîchers. C’est le cas, du moins chez le plus important producteur de la région, Fruits & Légumes RG de L’Islet.

Dans les faits, il y a loin de l’annonce des gouvernements à l’application sur le terrain, constate Hélène Couillard, rencontrée la semaine dernière. Alors que les propriétaires se préparent à semer d’ici deux à trois semaines, ils craignent de ne pas pouvoir compter sur une main-d’œuvre suffisante pour la récolte à l’automne. Un gros problème, car il faut des bras pour cueillir ces fruits et légumes.

Or, à ce jour, l’entreprise qui emploie aussi des travailleurs étrangers temporaires n’a pu obtenir que deux Mexicains qui sont arrivés à la fin de février, alors qu’elle en attendait une vingtaine. «Tout est bloqué, les ambassades sont fermées» affirme Mme Couillard. Cette main-d’oeuvre représente une manne pour les maraîchers car ils travaillent entre 60 et 65 heures par semaine.

Dans ce contexte, l’entreprise fait face à un dilemme. Faut-il réduire la production aux champs ou poursuivre comme prévu et risquer des pertes. Mais alors, aura-t-on suffisamment de fruits et légumes pour nourrir la population ? Car tantôt, le problème va se poser, pense-t-elle. Surtout si les choses se corsent de l’autre côté de la frontière.

L’appel lancé aux Québécois

D’autre part, chez Fruits & Légumes RG, on ne croit pas beaucoup à l’arrivée de nombreux Québécois dans les champs, prêts à répondre à l’appel lancé par le premier ministre François Legault, et ce, même si le gouvernement ajoute un montant de 100$. D’abord, il faut savoir que ce travail est dur et que pour avoir droit au montant de 100$ qui s’ajoute au salaire, il faut travailler au minimum 25 heures.

De son côté, pour bénéficier de cette initiative, l’entreprise doit payer 115$ pour s’inscrire à l’UPA, en plus de verser 60$ par mois pour avoir la liste de noms des personnes intéressées. Mme Couillard s’est inscrite : «Tout ça pour n’avoir en bout de ligne que trois noms» lance notre interlocutrice.

Interrogé à ce sujet, le président de l’UPA de Chaudière-Appalaches, James Allen, affirme pourtant que le centre d’emploi a reçu 150 CV de personnes intéressées. Mais la maraichère n’en démord pas, il est clair que plus on s’éloigne vers l’est du Québec, moins il y a de noms de personnes sur la liste.

Le système D

Dans l’état actuel des choses, l’entreprise de L’Islet utilise d’autres moyens pour recruter des travailleurs. Elle se tourne vers les réseaux sociaux et espère aussi convaincre des étudiants de venir travailler dans les champs.

Fruits & Légumes RG, qui a plus de 50 ans d’existence, livre ses produits dans une trentaine de marchés d’alimentation de La Pocatière à Québec.

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