La situation ne peut être plus claire. Sans une vraie belle grande salle de spectacle, la glace devient de plus en plus mince sous les pieds des administrateurs des Arts de la Scène de Montmagny (ADLS) en raison du financement de ses opérations.
À court terme, le seul moyen de donner plus d’oxygène à ce promoteur de la culture serait de permettre une croissance des revenus par des entrées additionnelles aux spectacles, une action impossible dans les conditions actuelles.Ainsi, lorsque viennent sur scène les productions les plus courues, la Salle Edwin-Bélanger ne peut accueillir plus de 500 spectateurs alors qu’il faudrait 750 places pour rentabiliser les opérations. À ceux qui prétendent que l’aréna peut les accueillir, Christian Noël, directeur général des ADLS, confie qu’encore là le risque de produire et d’être déficitaire est bien présent, car les coûts de production sont beaucoup plus élevés si l’on considère les locations d’équipement. Sans même tenir compte de la qualité déficiente du son, cet endroit n’est ni confortable, ni conçu pour la présentation de spectacles. « Dans cinq ou six ans, certains membres de l’industrie ne voudront plus venir car nos installations ne répondront plus aux besoins », dit-il. M. Noël ajoute : « Quand un show comme Broue se produit ici deux soirs avec des salles remplies à pleine capacité, nous peinons à faire 1 000 $ de profits ». Il faut quand même les tenir, ces spectacles, car la clientèle les veut. ADLS doit cependant maintenir sa mission en promulguant la diversité, l’accessibilité et la qualité.
Populaire et payant
Si l’humour occupe 36,4% de la programmation, il contribue pour 50% des revenus. La chanson suit avec 28,32% de la grille et 35% des revenus, tandis que la musique (10,11% - 5%), le théâtre et le scolaire (6,7% - 9%) et la danse (3,3% - 1%) démontrent cette importante variété dans le menu spectacle. Cette programmation diversifiée rejoint la mission d’ADLS de promouvoir l’art sous de multiples formes. Quant aux revenus, ils proviennent d’abord de la billetterie (50%), puis des partenaires (10%), de l’organisation d’événements (20%), du cinéma (7%), du gouvernement provincial (6%), de Patrimoine Canada (2%) et de la Ville de Montmagny (4%). « Nous vivons à 88% de façon autonome et en recevant seulement 12% en subventions de tous les paliers de gouvernement, incluant le fédéral et le provincial. Notre assistance a augmenté de 28% en 2017 pour atteindre 23 597 personnes et nous offrons entre trois et quatre spectacles par semaine à Montmagny. Avec un taux d’occupation de 74,3%, soit presque égal à la moyenne provinciale, nous pouvons dire que nous en consommons de la culture! », a-t-il plaidé. Pour les spectacles, les revenus ont augmenté de 771 155 $ à 1 121 126 $, alors que les subventions de la ville et des gouvernements fédéral et provincial ont chuté, passant de 198 925 $ à 177 592 $. La billetterie a rapporté 669 916 $, en hausse de 228 279 $. Articles reliés