20 avril 2024

Arts de la scène: d’une année record… à la COVID-19

La corporation des Arts de la scène se dirigeait vers une année record, aussi bien en revenus de billets et de commandites qu’en nombre de spectateurs, quand la CODIV-19 l’a obligée à reporter ou suspendre une quarantaine de spectacles et une centaine de films à la mi-mars. Tous les spectacles, sauf trois, ont été replacés l’année d’après. Mais il s’agit quand même d’une somme de presque 500 000$ en billets à rembourser… si la clientèle l’exige! «Au début, nous pouvions penser que la situation était catastrophique. Mais aujourd’hui, sans être optimistes, je dirais que nous sommes réalistes et travaillants» explique M. Christian Noël, le directeur général de l’organisation. Michel Chassé Ce dernier mise sur l’excellente relation des Arts de la scène avec ses clients: «Si les spectacles ont lieu à l’automne ou à l’hiver et si la clientèle nous suit dans notre campagne de report, nous allons juste déplacer le mal et perdre de l’argent. Mais s’ils sont carrément annulés ou reportés jusqu’en 2021, je ne serai peut-être pas aussi optimiste» lance-t-il. Bien sûr, l’organisation n’a pas payé pour les spectacles reportés: «Mais il n’y aura aucun profit, même si nous avons travaillé deux fois plutôt qu’une: une fois pour trouver et vendre le spectacle et une autre pour le rembourser et essayer de le replacer. Énormément de travail sans gain» déplore M. Noël, surtout que le nombre d’employés est passé de huit à deux à cause du virus. Bonne gestion «Si la pandémie peut changer fortement la programmation de l’an prochain, voire celles des années à venir, il n’est pas question à court terme de fermeture parce que nous avons bien géré les avoirs des Arts de la scène depuis le début de l’an un. Grâce à l’aide financière gouvernementale fournie en temps de crise, nous avons le fonds de roulement pour continuer, mais j’espère qu’il n’y aura pas de remboursement massif de billets à faire parce que ça va probablement créer un déficit» de dire M. Noël. Peu de nouveaux revenus Outre la vente de t-shirts «Montmagny Beach» et l’argent déjà octroyé par les gouvernements, la corporation n’a pas d’autres revenus pour l’instant, à l’exception de quelques événements corporatifs qu’elle a pu vendre à cause de sa technologie de haute qualité et de son système de billetterie qui génère des codes uniques par adresse IP sur le web: «Nous travaillons sur un projet de spectacle avec un artiste de renom. Le client se connectera en achetant un billet doté d’un code qu’il ne pourra donner à un autre parce qu’il se déconnectera lui-même» affirme M. Noël. Modèle d’affaires Outre les contributions de la Ville de Montmagny, du Conseil des Arts et de Patrimoine Canada, les Arts de la scène tire ses revenus du privé et de sa billetterie. Un modèle qui fait la fierté de ses dirigeants, mais qui soulève aussi des craintes: «Les gens d’affaires seront-ils au rendez-vous cet automne? Plusieurs le seront de coeur, mais le pourront-ils financièrement à cause de la crise?» s’inquiète M. Noël. Recommencer M. Noël n’attend que le feu vert des autorités pour relancer la machine même si les règles s’annoncent strictes: «Si certains dirigeants de salles disent qu’on ne peut par repartir à 40% ou 50% de la capacité, moi, je pars du fait s’il y a quelque chose là et que ça se travaille autrement. Deux représentations le même jour? 40% dans la salle, mais une transmission en direct du spectacle sur le web? Nous avons les moyens technologiques pour le faire». Hommage M. Noël a rendu hommage aux dirigeants, employés et partenaires des Arts de la scène: «Notre conseil d’administration est solide et nos employés exceptionnels. Et j’ai beau avoir une bonne idée, si la Ville et la MRC de Montmagny de nous aident pas, ça ne marchera pas» conclut-il.