
Guy Laprise donne sa murale Lumineux Cimetières à la municipalité de L’Islet

L’artiste Guy Laprise travaille sur son projet Lumineux Cimetières depuis une douzaine d’années. En 2012, il exposait les cinq premiers tableaux, couverts de visages de personnes décédées, au Godend’Art à Saint-Pamphile. Aujourd’hui, son œuvre se compose de 54 tableaux qui formeront une grande murale sur le mur intérieur, côté est, de la salle communautaire du camping Rocher Panet à L’Islet. L’artiste a commencé à placer les tableaux et devrait compléter l’assemblage de la murale en 2020, laquelle mesurera 27 pieds 5 pouces en largeur, 8 en hauteur et jusqu’à 11 à la pointe du plafond. Combien de visages découpés avec décorum et respect dans des revues et dictionnaires récupérés, des livres, des catalogues ou dans les notices nécrologiques des journaux? 50 000, 100 000 ou peut-être davantage! Le nombre importe peu pour l’artiste qui se questionne sur la mort et nos rapports avec nos acquis de connaissances. Véritable «work in progress», cette mosaïque se compose d’une très grande accumulation de visages d'humbles mortels connus ou inconnus, officiellement décédés, et de quelques titres de journaux traitant de la mort: «J'ai décidé de présenter la mort dans ce qu'elle a de fondamentale: façonner l'évolution de l'humanité. Avant chaque naissance, les connaissances accumulées dans la société sont toutes prêtes pour la transmission. L’oeuvre symbolise la sépulture, fosse commune ouverte, sanctuaire de l'humanité. C'est le souvenir de nos bâtisseurs, des pertes affectives et de la mémoire universelle. C'est aussi le cumul figé des connaissances humaines après la mort. Mémoire et transmission des connaissances se trouvent au centre du projet» explique l'artiste. Parmi les milliers de visages immortalisés, on retrouve autant de femmes que d’hommes, «histoire de corriger une injustice historique» précise l’artiste: «Et j’ai déconstruit toute forme de hiérarchisation: tous sont sur le même pied» ajoute-t-il. L’écologie fait partie de la démarche artistique de Guy Laprise qui utilise des toiles, des panneaux et des cadres récupérés pour y coller les petits carrés de papier à l’aide d’une colle qui agit aussi comme scellant et vernis. Sanctuaire Quand Guy Laprise aura complété sa murale, l’œuvre Lumineux Cimetières changera d’appellation et deviendra Sanctuaire à la mémoire culturelle universelle en milliers de visages. Ce sanctuaire constituera le résidu et la continuité du projet Lumineux Cimetières. Diverses hypothèses peuvent être étudiées pour la continuité, comme l’ajout de visages de disparus par des citoyens. Mais tout reste à déterminer.


