Le bilan annuel de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) indique une diminution significative du nombre d’interventions dans la municipalité régionale de comté (MRC) de L’Islet, une légère diminution dans celle de Montmagny et une augmentation dans celle de Bellechasse. Toutefois, le confinement lors de la première vague de COVID-19 a engendré une diminution des signalements reçus de 20 %, un phénomène inquiétant pour la sécurité des enfants. Le nombre d’interventions de la DPJ est passé de 104 en 2019 à 71 en 2020 pour la MRC de L’Islet, soit une diminution de 33. Dans la MRC de Montmagny, on assiste à diminution de 14 cas pour la même période, soit 133 cas au lieu de 147. La seule ombre au tableau se situe dans Bellechasse avec une augmentation de 32 cas entre 2019 et 2020, ceux-ci passant de 124 à 156. Grosso modo on brosse un portrait optimiste sur le long terme. « Il y a quelques années, la région de Montmagny-L’Islet était une des pires en matière de négligence chez les enfants de 0 à 5 ans », a avoué Caroline Brown, directrice de la DPJ pour la région de Chaudière-Appalaches, lors d’une entrevue téléphonique. Mais depuis l’instauration du programme Réduire les inégalités en étant réunis pour les enfants (RIRE) en 2016, la situation s’est améliorée, a-t-elle laissé savoir. Ce projet s’avère une initiative issue d’une concertation entre les partenaires des milieux communautaire et institutionnel pour agir en amont des interventions de la DPJ. Par exemple, lors des cliniques de vaccinations, où l’on tente de repérer des enfants en situation potentielle de négligence. Ou encore par des initiatives pour stimuler psychologiquement les enfants, comme des ateliers de lecture dans les bibliothèques municipales, entre autres. « Le programme RIRE, c’est vraiment une initiative de la communauté pour répondre aux problèmes des jeunes et des familles », a mentionné Mme Brown. Moins de signalements, plus d’enfants à risque Lors du confinement de la première vague de COVID-19, la DPJ a enregistré une diminution des signalements reçus d’environ 20 % à l’échelle du Québec. Phénomène qui n’est pas démenti en Chaudière-Appalaches, puisqu’au plus fort du confinement, lors des mois d’avril et mai 2020, une diminution des signalements reçus, de l’ordre de 28 % et de 33 %, a respectivement été observée pour ces deux mois. La fermeture des écoles, des garderies et des services de loisir s’avère la principale cause de la diminution des signalements reçus. « Les partenaires du milieu scolaire et des garderies sont responsables d’environ 20 % des signalements », a déclaré Mme Brown. Dès lors, il y a une corrélation directe entre la fermeture des écoles et la diminution des signalements. « Les jeunes étaient isolés et ne pouvaient pas se confier à des proches. Clairement, cela a eu un impact sur la qualité de vie des enfants », a-t-elle avoué.