22 mars 2025

Le patrimoine seigneurial: méconnu et en péril

Prenant place durant les célébrations entourant le 50e de La Corporation touristique de la Seigneurie des Aulnaies, le Colloque Histoire et Patrimoine Seigneurial a servi d'occasion pour faire un constat sur la situation patrimoniale dans notre région. Entourant les aspects d'enjeux et de défis, mais également les recherches historiques et la mémoire du régime seigneuriale, ce rendez-vous avec l'histoire a rassemblé professionnels et passionnés pour une fin de semaine d'ateliers, de tables-rondes et de conférences. Étroite collaboration En collaboration avec l'Université de Sherbrooke, le colloque a accueilli Benoit Grenier, professeur et président du département d'histoire de l'Université, qui se spécialise dans le régime seigneurial. "La Seigneurie est un beau modèle de réussite après 50 ans. Le patrimoine seigneurial est méconnu et en péril. Alors prendre le temps de s'arrêter et de réfléchir à ce qui a été fait ici, puis de mettre ensemble nos expériences va certainement nous aider à préparer les 50 prochaines années", partage le professeur. Ayant lui-même visité Saint-Roch-des-Aulnaies dans le cadre de ses recherches, il y porte un attachement particulier. L'historien a profité de l'occasion pour présenter en première deux documentaires issus de ses recherches sur la persistance du régime seigneurial comportant des images du site patrimonial en Côte-du-Sud. André Anglehart, directeur général de la Seigneurie des Aulnaies, a également soulevé cet aspect de collaboration. Accueillant des invités venus de Rimouski, de Sherbrooke et de Québec, il affirme vouloir d'avantage d'entraide et de partenariat entre les sites patrimoniaux de la région au lieu d'y voir un aspect de concurrence. Pour le directeur général, la fin de semaine était un prétexte parfait pour tisser des liens entres instituts académiques et site patrimoniaux. Président d'honneur et de coeur Gaston Deschênes, historien originaire de Saint-Jean-Port-Joli,  a accepté la présidence d'honneur de cette fin de semaine à saveur historique. Très attaché à son coin de pays, il avoue lui être difficile de refuser la présence à des événements de la sorte. "Je viens supporter les gens qui travaillent très fort à maintenir et à développer des institutions patrimoniales", avance l'historien. Pour lui, un tel rassemblement permet d'amener certaines réflexions. "Notre région est choyée au niveau muséal et au niveau des persistances seigneuriales tels que les moulins et les manoirs. Dans la région, il nous manque un réseau, un circuit ou quelque chose du genre. Il faudrait peut-être remettre en perspective l'organisation et la promotion touristique qu'on fait et mettre d'avantage cet aspect rural de l'avant", énonce-t-il. Défis et enjeux

La deuxième journée du colloque s'est entamée  avec une table-ronde sous le thème de "La mémoire du régime seigneurial sur le terrain: Défis, enjeux et stratégies de patrimonialisation". Animée par Félix-Antoine Têtue, historien et étudiant à l’Université de Sherbrooke, l'activité a rassemblé trois panélistes venus témoigner de leur expérience: Éric Dufresne, président de la Corporation Touristique de la Seigneurie des Aulnaies, Ariane M. Blanchette, responsable du Site historique de la maison Lamontagne et chargée de projets, et Myriam Gagné, historienne et médiatrice culturelle pour le Musée de la Mémoire Vivante. Les trois invités ont soulevé des enjeux semblables concernant d'abord le financement, mais aussi le besoin de maintenir un intérêt envers ces différents sites patrimoniaux et leurs activités et d'aller susciter différents groupes d'âges. Les éléments et les invités étaient en place pour faire un grand partage de solution et de réfléchir ensemble à des idées novatrices pouvant combler certains de ces problèmes.