18 avril 2024

Salon de l’emploi:le manque de main-d’oeuvre demeure criant…et pour longtemps

Malgré tous les efforts déployés, ce n’est pas demain la veille que le problème de manque de main-d’œuvre va se résorber. Malheureusement, les entreprises devront composer avec cette réalité pour au moins une bonne dizaine d’années, a indiqué Suzanne Frigon, directrice générale du C.A.R.E. de Montmagny-L’Islet, lors du 5e Salon de l’emploi organisé par l’organisme avec la participation de partenaires. Cinquante-sept entreprises et organismes occupaient le parquet de la salle Jean-Pierre Després de l’école secondaire Louis-Jacques-Casault le 23 mars dernier, dans l’espoir d’attirer de futurs employés. Plus de 300 offres d’emplois, des postes uniques, étaient affichées. Les départs à la retraite, le déplacement de personnel et surtout le fait qu’il y a moins de chercheurs d’emplois accentuent le problème, ajoute Suzanne Gagné du C.A.R.E. Cette baisse de main-d’œuvre prête à l’emploi engendre des difficultés pour les compagnies qui doivent renoncer à des contrats ou ralentir leur plan de développement en raison du manque de personnel. Qui plus est, le problème est plus aigu en Chaudière-Appalaches avec son taux de chômage particulièrement bas, constate Mme Frigon. Des exemples Pour la compagnie de transport routier Gilmyr, le problème de recrutement s’accentue du fait qu’elle opère déjà dans un secteur où il y a moins de main-d’œuvre. «La situation nous amène à revoir et à repenser la façon qu’on a de travailler pour être capable de maximiser nos voyages afin de répondre aux besoins de nos client», explique la directrice des Ressources humaines, Danielle Létourneau. Pour compliquer les choses, la demande est forte dans plusieurs secteurs. Donc, c’est pas simple de recruter de nouveaux employés» poursuit-elle. Gilmyr qui emploie 305 personnes recherche actuellement 10 chauffeurs. Les plus petites entreprises ne sont pas épargnées, à l’exemple d’Usinage L’Islet qui emploie 25 personnes. «La rareté de main-d’œuvre nous limite dans l’acceptation de contrats. Nous sommes toujours à la recherche de personnel pour des postes spécialisés en génie mécanique. Force est de constater que les gens sont tous à l’emploi» confie la directrice en ressources humaines. Moins de chercheurs d’emplois À la source, un constat saute aux yeux, il y a de moins en moins de chercheurs d’emplois. D’ailleurs, l’achalandage au salon tend à confirmer cette observation. Parmi ces chercheurs, nous avons rencontré Laurent Boudreau, un jeune homme de 10 ans qui n’a pas de formation précise mais qui souhaite trouver un emploi le plus tôt possible. La mécanique automobile l’intéresse particulièrement.

À l’opposé, nous avons croisé un Français, Marcel Capobianco, qui habitait en Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique sud. Oeuvrant dans le secteur du bâtiment, cet ingénieur en génie civil a quitté son île lointaine pour s’installer avec sa femme à Montmagny, il y a six mois. La raison de ce grand départ: se rapprocher de leurs filles qui ont étudié dans la région. Elle se sont tellement plu ici qu’elles ont décidé de s’y installer. «Et comme, nous ne pouvons vivre sans nos enfants, nous avons décidé de les suivre» raconte M. Capobianco. Il a deux souhaits: se trouver un emploi dans sa branche et rester au Québec jusqu’à la fin de ses jours. «Montmagny est une ville magnifique: un bon compromis entre la campagne et la grande ville» conclut le Français. Formation Le département de mécanique automobile du Centre de formation professionnelle de L’Envolée de Montmagny était également présent au salon pour recruter des élèves. «Malgré toutes les opportunités qui s’offrent dans ce domaine, la tendance est à la baisse. On assiste à un manque d’engouement» note André Jean, enseignant. Son collègue, Mario Pelletier, enchaîne: «Nous avons actuellement 25 étudiants sur deux ans alors qu’on pourrait en accueillir 44 par année. Actuellement, on est incapable de suffire à la demande des entreprises» de conclure l’enseignant. Satisfaite En terminant, Suzanne Frigon, du C.A.R.E. se dit satisfaite de ce 5e salon qui a attiré 463 visiteurs. «Nous avons reçu de bons commentaires de la part des participants» dit-elle en confirmant qu’il y aura un 6e événement l’an prochain

 

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