16 avril 2024

À bout de souffle...

Depuis un certain temps, le Centre Yvon Mercier (CYM) de L’Islet reçoit plusieurs appels téléphoniques de personnes en période de désarroi. Après avoir passé à travers plusieurs vagues de COVID, les gens de la région sont de plus en plus à bout de souffle. Le CYM espère que les hommes en ressentant le besoin n’hésiteront pas à les contacter pour demander de l’aide. Rappelons que le CYM aide les hommes vivant différentes difficultés telles que la rupture amoureuse, les conflits dans les relations amoureuses ainsi que les problèmes d’impulsivité ou de comportements. De plus, il propose une ligne téléphonique 24/7 afin de porter assistance aux hommes de la région. Il offre également un endroit d’hébergement pouvant accueillir sept personnes, hommes ou femmes. Richard Pierre, directeur général du CYM, observe un achalandage assez important quant au service de la ligne d’écoute. Il souligne que ce sont des appels tous les jours, autant de jour que de soir et autant de semaine que de fin de semaine. «Avec la COVID et les nombreuses vagues, les gens sont rendus à bout de patience, à bout de souffle. Souvent le réflexe de l’humain, c’est aussi un peu de rentrer dans une bulle, malgré qu’il veuille en sortir », explique M. Pierre. Présentement, ce sont les personnes en période de détresse au bout de leurs limites émotionnelles et psychologiques qui ont tendance à faire appel à la ligne d’écoute. « Sur la santé mentale des personnes (leur état d’âme, leur état d’être) leurs relations et tout ça, il y a eu quand même des effets. C’est sûr que tout ça a été affecté. Ça a touché des relations de couple, des relations familiales. Les parents sont à bout aussi: va à l’école, ne va pas à l’école, la classe à distance, tout ce que ça demande, les gens sont épuisés et tannés. Il y a ce phénomène qui fait qu’un moment donné, quand on est en mode survie, quand tu arrives et que la pression baisse, c’est là que ça sort », mentionne le directeur. Effet de retardement Il observe, tout comme l’an dernier, un effet de retardement par rapport à la demande d’aide auprès d’organismes. Dès la troisième vague, le CYM a senti une croissance des demandes pour la ligne d’écoute et l’hébergement. « C’est un peu comme ce qui s’était passé dans la première vague. Il y avait eu anticipation comme quoi il y aurait beaucoup plus de demandes, autant en termes de violence conjugale que dans différents autres secteurs. C’est sûr qu’il y en a eu beaucoup plus, par exemple, en termes de banques alimentaires, des choses comme ça, mais ça s’est manifesté plus tard. » « La nature humaine, c’est comme ça. Elle endure, elle endure et arrive un moment où il y a quelque chose qui survient, un événement de trop, une contrainte de trop et là, il y a une réaction de différents types. Pour certains, c’est de la dépression, pour d’autres, ça peut être de la violence, etc., mais on a des limites dans ce qu’on peut endurer comme individu », ajoute-t-il. M. Pierre espère que dès que les personnes se sentiront un peu plus libérées, elles auront plus tendance à demander du soutien. « N’hésitez pas en cette période difficile à vous occuper de vous, à demander de l’aide, que ce soit pour vous-même, votre couple, votre famille », insiste-t-il. Pour obtenir de l’aide, il est possible de téléphoner au 418 247-5030. Les services sont gratuits, confidentiels et accessibles en tout temps.