26 avril 2024

De nouveaux défis dans le milieu érablier

Certaines érablières ont choisi l’option en ligne pour vendre leurs produits. D’autres ont mis leurs activités sur pause et misent sur la vente par rendez-vous à la cabane pour le temps des sucres. De plus, l’arrêt des activités amène son lot de nouveaux défis. L’option de Ma cabane à sucre à la maison demandait beaucoup de temps et pour certains, la durée du projet ne rendait pas la vente rentable. Frédéric Landry, propriétaire de l’Érablière Landry, se concentre davantage sur la vente de produits de l’érable dans son dépanneur à Montmagny (le Dépanneur Landry). «On a fait une acquisition l’année passée, on est rendu à 40 000 entailles. On est en train de se faire créditer pour être biologique, alors on se concentre là-dessus pour la saison qui vient», souligne-t-il. M. Landry a décidé de ne pas participer au projet, Ma cabane à la maison, qui n’était pas rentable pour sa cabane à sucre. «Les repas de cabane à sucre pour la restauration, c’est correct pour faire du “take-out”. Je souhaite bonne chance à ceux qui vont le faire. Ça reste qu’à la cabane à sucre, il y a l’ambiance, il y a plein de choses qu’on ne peut pas mettre dans la boîte. Pour nous autres, on l’a évalué et avec le nombre d’entailles qu’on a pour un mois, je ne voyais pas de rentabilisation», affirme-t-il. Pour Isabelle Bernier, propriétaire de l’Érablière Bernier, le projet solidaire n’était pas une option réalisable faute de temps. Les propriétaires vont se concentrer et envoyer leur sirop à la Fédération, encadrée par l’UPA pour la revente. «Comme la situation de la COVID-19 ne s’améliorait pas cette année, on a décidé de ne pas faire d’activités. Les gens nous appellent et viennent récupérer leurs produits à la cabane. C’est sûr que ça diminue beaucoup les ventes parce que les repas amènent l’achalandage à la cabane», explique Mme Bernier. Cette dernière a observé que la clientèle est moins portée à se rendre sur place. Elle privilégie davantage les épiceries pour se procurer des produits d’érable. L’équipe de l’Érablière Bernier a d’ailleurs observé une baisse de 75% de vente de leurs produits. «Quand tu reçois 150-200 personnes à la cabane, il y a des gens qui achètent sur place. Mais le fait qu’ils ne viennent pas, ça devient plus compliqué avec les rendez-vous. Ils se rendent donc à l’épicerie pour acheter leurs produits», évoque-t-elle.

Incertitude et nouveaux défis Les propriétaires de l’Érablière Bernier avouent être incertains de rouvrir si la pandémie persiste. La COVID-19 apporte d’ailleurs de nouveaux défis dans le domaine des sucres. «Ça nous amène d’autres réalités d’être fermé pendant deux ans. De rebâtir ton nom, c’est comme si on partait à 0. Ça demande beaucoup de temps et d’implication. Les gens se créent déjà d’autres habitudes. On va essayer de trouver un nouveau concept de ce qu’on faisait dans le passé. On va réévaluer après le temps des sucres de cette année et ça va dépendre de la pandémie», avoue Isabelle Bernier. «Ce n’est pas nous qui contrôlons, alors on ne se fait pas d’idées d’avance. On ne fera, donc, pas de déceptions», conclut la propriétaire.