08 mai 2024

La production de cannabis à Sainte-Louise inquiète les voisins

L’éventuelle construction d’une serre hybride destinée à la production de cannabis médical sur la rue Gaspard à Sainte-Louise inquiète les voisins, surtout à cause de l’odeur de mouffette qui pourrait s’en dégager. Elle les inquiétait avant la rencontre de consultation publique qui a eu lieu mercredi passé en présence de quelque 70 personnes réunies à la salle du 125e et elle les inquiétait toujours, deux heures plus tard, après la présentation du promoteur, M. Simon Allain. Soutenu entre autres par Santé Canada et Biopterre, le projet de l’entreprise SolsticeMed semble pourtant bien ficelé: serre hybride de 200 mètres carrés complètement fermée pour éliminer les odeurs tout en laissant passer la lumière naturelle, aucune possibilité d’agrandissement parce qu’il s’agit d’une licence de microculture, 1 500 plants en production destinés en totalité à la Croix Verte de Montréal, aucune vente sur le site entouré d’arbres et protégé par une clôture, système de captation des odeurs surdimensionné, création de quatre emplois à temps plein et de quatre à six autres à temps partiel. Un projet de 400 000$, soit 250 000$ pour la construction de la serre et l’achat d’équipements et 150 000$ comme fonds de roulement. Au départ, la serre devait se concrétiser dans un secteur plus isolé du rang de la Haute-Ville, toujours à Sainte-Louise où demeure M. Allain. Toutefois, le prolongement de la ligne électrique jusqu’à l’emplacement visé impliquait des investissements beaucoup trop élevés. Mais bien ficelé ou pas, les voisins sont demeurés sceptiques et certains ont demandé au promoteur de leur donner les coordonnées d’installations semblables pour qu’ils puissent vérifier si elles contrôlent bien les odeurs. Par contre, d’autres résidants du village, incluant le maire Normand Dubé, voient le projet d’un bon œil. La Municipalité, qui ne contribue pas financièrement au projet, vient d’ailleurs d’adopter un avis de motion pour modifier le règlement de zonage afin d’encadrer la production et la transformation de la culture du cannabis et favoriser une cohabitation harmonieuse des usages sur son territoire. Référendum? M. Allain ne craint pas un référendum: «Ce serait même bon qu’on obtienne une réponse claire de la population» lance-t-il. La construction l’été prochain? «Peut-être, mais il y tellement d’impondérables» conclut-il.