20 novembre 2024

Le logement social délaissé malgré les milliards

L’entente conjointe sur le logement social des gouvernements provincial et fédéral, annoncée le 6 octobre dernier, laisse plusieurs intervenants du milieu sur leur faim. Malgré des investissements de 3,7G$ sur 10 ans, les sommes allouées aux nouvelles constructions par l’entremise du programme AccèsLogis restent minimales. Selon André Castonguay, directeur de la Fédération régionale des OSBL d’habitation du Québec, les sommes consacrées au programme AccèsLogis permettaient la construction de 3000 unités par années, jusqu’en 2017. Depuis lors, il y a eu une réduction budgétaire ne permettant l’édification que de 1500 unités par année. « Avec les conditions du financement actuel, on pourrait se retrouver avec 400 unités par année, ce qui est complètement marginal », a-t-il avoué en entretien téléphonique. André Castonguay affirme que le pouls des intervenants du milieu s’avère le même, que ce soit de la part des Groupes de ressources techniques (GRT), du Frapru ou de son organisme. Ceux-ci devraient d’ailleurs effectuer des représentations auprès de la ministre des Affaires municipales et de l’habitation, Andrée Laforest, dans les prochaines semaines. Toutefois, M. Castonguay salue un volet important de l’entente. Celle-ci prévoit 2,2G$ pour la rénovation des habitations à loyer modique (HLM). « C’est bien parce que le parc de HLM date de 40 ans », a-t-il déclaré. Des impacts directs à Montmagny Selon Caroline Dussault, directrice du GRT de Montmagny, un organisme qui s’occupe de la construction de logements communautaires, le sous-financement d’AccèsLogis pourrait compromettre les nouveaux projets en habitation sociale à Montmagny. À l’heure actuelle, il y a un projet de 15 chambres en branle avec l’organisme L’Arc-en-ciel de Montmagny, ainsi qu’un projet de neuf logements pour personnes seules, dont le financement n’est pas encore bouclé. « Si le gouvernement délaisse le financement du logement communautaire, il va y avoir de graves problèmes de pauvreté et d’itinérance », a déclaré Mme Dussault en entrevue téléphonique. Selon elle, les besoins sont criants. En ce moment même au Québec, il y a environ 457 000 ménages locataires qui consacrent plus de 30% de leur revenu au paiement du loyer.