16 avril 2024

Manque de places subventionnées en services de garde : un besoin criant

Plus de 286 appuis et 137 témoignages provenant de parents, d’entreprises, d’organismes communautaires et de citoyens de la région ont été recueillis par la MRC de Montmagny. À l’heure actuelle, 182 enfants sont en attente d’une place et 62 ont préinscrit leurs enfants qui viendront au monde sous peu. Selon la MRC de Montmagny, ce besoin freine le développement du milieu. Elle demande donc au ministère de la Famille un minimum de 67 places rapidement. La MRC de Montmagny a invité parents, entreprises et organismes communautaires à l’appuyer dans ses démarches pour l’obtention de places subventionnées en services de garde. Les réponses reçues constituent le Registre d’appuis et de témoignages pour des places subventionnées en services de garde. D’après les chiffres recensés, 65% des demandes en services de garde sont pour des enfants entre 0 et 17 mois. Selon Annie Guichard, agente de développement territorial de la MRC de Montmagny, ce chiffre s’avère « très important et alarmant». Après analyse, la MRC a constaté que les municipalités rurales avaient grandement besoin de ce service de proximité afin d’assurer la survie ainsi que le développement de leurs milieux et de leurs entreprises. Plusieurs facteurs peuvent motiver cette demande : l’augmentation du nombre de naissances, le développement immobilier, l’agrandissement des familles et du nombre de familles, etc. «Ce que la MRC de Montmagny demande officiellement au ministère de la Famille, c’est un minimum de 67 places développé en deux volets : un projet à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, en raison du pôle industriel présent et important dans ce secteur-là pour les travailleurs, les résidents de la municipalité et les municipalités avoisinantes, en plus d’un projet à Saint-Fabien-de-Panet, avec le maintien du pôle de santé de la MRC», mentionne Annie Guichard. Cette dernière précise que le point culminant de cet enjeu se traduit par les familles et les enfants. «Plusieurs familles nous rapportent qu’en raison de ce manque de places, les familles doivent provoquer ou reporter des grossesses. Elles doivent parcourir plusieurs kilomètres afin d’avoir accès à ce service. Il y a aussi beaucoup d’effets psychologiques liés à ce manque. Ce sont des heures d’appels désespérés pour avoir une place. Certains vont même déménagés», souligne-t-elle. Impacts néfastes Selon Mme Guichard, plusieurs impacts négatifs peuvent se faire ressentir chez les parents, les entreprises et les organismes communautaires du secteur. Concernant le développement et l’occupation du territoire, elle qualifie la situation comme étant désastreuse. Le manque de places nuit à l’attraction des municipalités et de la MRC. D’ailleurs, des parents diminuent leur revenu familial en prenant des congés sans solde pour s’occuper de leurs enfants. «Par rapport aux entreprises et organismes, la difficulté des employeurs demeure la rétention des employés. Les entreprises et organismes peinent à trouver de la main-d’œuvre à cause du manque de places en garderie. Les parents ne peuvent pas retourner travailler ou doivent quitter leur emploi pour s’occuper de leurs enfants», évoque-t-elle. Pour les familles immigrantes, cela crée de l’isolement, ainsi qu’une difficulté d’intégration auprès des familles et de la société élargie. En ce qui concerne les milieux défavorisés, le manque de places produit des inégalités éducatives, sociales et environnementales chez les enfants. Jocelyne Caron, préfèt de la MRC de Montmagny, souligne que deux résolutions ont été faites dans l’optique d’appuyer le projet : une pour le secteur Nord et une autre pour le secteur Sud. «On a appuyé des résolutions qu’on a également jointes à notre projet quand on a fait notre demande. On espère avoir un retour rapidement», affirme-t-elle. À l’échelle provinciale, plus de 50 000 enfants patientent pour obtenir une place en services de garde. Ceux qui veulent s’inscrire au registre peuvent encore le faire sur le site de la MRC de Montmagny.