21 décembre 2024

La ministre Proulx veut des projets dans son comté!

Devant une salle comble de 130 personnes pendues à ses lèvres lors de la première activité VIP de la Chambre de commerce de Montmagny, la ministre déléguée au Développement économique régional et députée du comté Marie-Eve Proulx a assuré être, dans ses nouvelles fonctions, comme un poisson dans l’eau. Dans les faits, la ministre dénote une seule fausse note dans son travail à ce jour : l’absence de présentation de projets en provenance de son comté. Cette déclaration en a fait sourciller certains, mais le fait demeure que la priorité des entrepreneurs de la Côte-du-Sud se situe bien ailleurs, comme en font foi les interrogations soulevées lors de la période de questions.

* Découvrez les questions du public et réponses de la ministre dans la vidéo ci-dessous.
D’entrée de jeu, la ministre a avoué que son gouvernement souhaite rendre les communautés des régions plus attrayantes en offrant des services adaptés d’abord en éducation, la priorité du gouvernement Legault: « Lévis et Québec présentent des attraits de haut niveau en arts, en sports et en sciences. Il faut donc créer ici des écosystèmes dynamiques avec des gens impliqués ». D’un même élan, elle ajoute qu’il faut développer et soutenir les services de proximité en s’assurant de garder ouvert autant le dépanneur du village que la clinique médicale ou l’épicerie. La ministre pense qu’il faut cesser de développer les communautés rurales selon une optique d’affaires axée sur les profits, mais plutôt en offrant des services essentiels de proximité. Elle cite l’exemple de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud et de sa coopérative alimentaire. Mme Proulx précise aussi que le fait d’intégrer la maternelle à quatre ans pour tous les enfants pourrait augmenter leur nombre, empêchant ainsi la fermeture de l’école du village. Sur ce point, le président de la Commission scolaire, Alain Grenier, voit mal comment son organisation réussira le défi de recruter le personnel et ouvrir 17 nouvelles classes à court terme. Servir d’abord Mme Proulx a insisté sur la nécessité et l’importance de revoir la machine gouvernementale: « On pense encore en fonction de créer des emplois au Québec alors que nous affichons le plein emploi dans les régions. On parle de créer des entreprises alors que le défi est de maintenir en opération celles que nous avons. Il faut aujourd’hui comprendre les besoins des entreprises pour trouver des employés qui combleront les postes disponibles», ajoute-t-elle. Naturellement, le fameux projet de loi sur l’immigration est alors apparu dans le discours. La Coalition Avenir Québec (CAQ) vise non pas à expulser les 18 000 demandeurs, mais bien à accélérer le processus d’immigration en transformant la loi. La CAQ veut aussi bonifier l’automatisation et l’intelligence artificielle dans les entreprises d’ici, là où la région affiche un sérieux retard : « L’automatisation permet de transformer des postes de manœuvres en techniciens, donc des emplois mieux rémunérés. On veut aussi bonifier les incitatifs fiscaux pour les personnes plus âgées désireuses de rester sur le marché du travail. Il faut enfin arrimer le secteur de la formation professionnelle en lien avec les besoins en entreprises ». Enfin, le gouvernement encourage le repreneuriat dans les régions du Québec, soit une action qui consiste à racheter une entreprise existante plutôt que d'en démarrer une. À cet égard, de nouvelles mesures fiscales devraient faciliter notamment le transfert d’une entreprise familiale. Il est actuellement plus avantageux de vendre à un étranger que permettre un transfert générationnel. Le bureau du ministre des Finances y travaille. Somme toute, ce discours ministériel a plu à l’auditoire. Les entrepreneurs semblent prêts à donner la chance au coureur dans un esprit de collaboration et d’entraide, à condition de simplifier la paperasse! La Chambre Pour le président de la Chambre de commerce, Frédéric Corriveau, l’important est que les dossiers suivants aient été abordés : les enjeux du crédit d’impôt pour les régions centrales, le prolongement du réseau du gaz naturel, le 3e lien, la multitude de formulaires à compléter en lien avec la loi du 1 % dans le contexte de pénurie de main-d’oeuvre, le financement des ressources pour accompagner l’arrivée des immigrants à consolider et à bonifier et l’exemption du gain en capital dans les dossiers de relève. Ils serviront maintenant à positionner la MRC de Montmagny et la MRC de L’Islet lors du prochain budget provincial.