15 novembre 2024

Une erreur de jeunesse qui coûte cher

Patrick Morin, un résident de Saint-Adalbert âgé de 23 ans, a été reconnu coupable de voie de fait simple et de conduite dangereuse, le 7 octobre au Palais de justice de Montmagny. M. Sébastien Proulx, juge à la Cour du Québec, l’a toutefois acquitté d’un troisième chef d’accusation qui pesait contre lui, soit harcèlement criminel. Lors de la prononciation de la sentence, le juge Proulx a fait preuve de clémence en fondant son verdict sur les valeurs qui guident une société libre au sein d’une démocratie libérale. S’adressant à l’accusé, M. Proulx déclare : « avoir une condamnation ne signifie pas que vous êtes une personne criminalisée », ajoutant qu’il lui laissait la chance de participer à la construction de la société. Sur la base d’une proposition commune entre l’avocat de la défense, Me Jean-Sébastien Tremblay, et la procureure de la Couronne, Me Gabriella St-Onge, le juge Proulx a sursis au prononcé de la peine. Cependant, Patrick Morin ne devra pas troubler l’ordre public pour une période de deux ans. Il ne peut entrer en contact avec les victimes de l’affaire, ni les épier, ni les importuner, ni écrire quoi que ce soit à leur sujet sur les réseaux sociaux. « En bon français, vous ne pouvez les achaler », a affirmé le juge Proulx. Patrick Morin doit aussi verser 1000$ à des organismes de bienfaisance. Un rappel des événements À la suite d’une rupture amoureuse, Patrick Morin est en colère. Visiblement, il n’accepte pas la situation et les émotions débordent. Son ex-petite amie et son nouveau chum fréquentent tous deux l’école secondaire de Saint-Pamphile. Au mois de décembre 2018, Patrick Morin circule dans la rangée de casiers du nouvel amoureux de son ex-copine. Il le plaque dans son casier, se retourne et lui dit : « j’ai hâte que tu deviennes un homme ». Une simple bousculade lui aura valu une condamnation de voie de fait. Les événements entourant le second chef d’accusation, pour lequel Patrick Morin n’a pu être disculpé (conduite dangereuse), se sont produits au mois d’avril 2019. Celui-ci circule à Saint-Pamphile à bord d’un véhicule Mitsubishi. Il aperçoit son ex-copine en compagnie de son nouveau chum. Il tente de les intimider. Alors que ceux-ci marchent sur le trottoir, Patrick Morin accélère en leur direction. Il frôle le trottoir sur lequel les victimes se trouvent et les dépasse. Il fait demi-tour, circule en sens inverse et accélère encore en leur direction. La jeune femme a déclaré au tribunal : « s’il n’y avait pas eu de trottoir, j’aurais eu peur qu’il me rentre dedans ». Idem pour l’autre victime qui avoue avoir tiré sa copine sur le terrain puisqu’il craignait pour leur sécurité. Quant au chef de harcèlement criminel, le juge Proulx admet qu’un doute raisonnable persiste. L’ex-copine de Morin travaillait dans une épicerie où il allait faire des achats. Elle fréquentait une école secondaire où Morin allait déposer son frère cadet. Et Patrick Morin a circulé à quelques reprises devant chez elle, mais n’a jamais ralenti, ni ne s’est arrêté devant le domicile. L’ensemble de ses éléments n’ont pas convaincu le juge Proulx, sur la connaissance du sentiment d’harcèlement que ressentait l’ex-copine de Morin.