29 octobre 2024

Alain Grenier se dit peiné de la disparition des commissions scolaires

Après avoir siégé pendant 30 ans au conseil des commissaires dont 12 ans à titre de président, Alain Grenier se dit peiné de la disparition des commissions scolaires. Il va même jusqu’à affirmer que la nouvelle gouvernance compromet l’avenir du système d’éducation.

Avec la mise en place des Centres de services scolaires, le ministre Jean-François Roberge s’accapare beaucoup de pouvoir. «Il pourrait même se donner le droit de fusionner des centres de services» mentionne M. Grenier qui doute du poids décisionnel du conseil d’administration formé de cinq parents, de cinq personnes des différents corps d’emploi et de cinq membres de la communauté. D’ailleurs, l’interlocuteur du ministre sera le directeur général du Centre de services, a-t-il indiqué.

«À court terme, ça ne me fait pas peur, mais à moyen terme il n’y aura plus personne qui aura voix au chapitre» affirme M. Grenier qui demeure fermement convaincu que l’éducation appartient aux citoyens.

Il évoque aussi la volonté du ministère d’exproprier des terrains pour construire des écoles. D’ailleurs, les villes ont vivement réagi à ce sujet. «On a baissé les taxes scolaires, mais le ministre va les prendre dans les taxes municipales. Au bout du compte, c’est toujours le même citoyen qui va payer» poursuit M. Grenier.

Ce qui l’inquiète aussi, c’est que désormais les parents auront le droit de choisir l’école qu’ils veulent. C’est possible actuellement au sein de la commission scolaire, mais dorénavant rien n’empêcherait des parents d’inscrire leur enfant à Lévis, ils n’auraient pas besoin d’autorisation préalable.

La formation professionnelle

À son avis, la priorité sur le territoire de la Côte-du-Sud est de mieux financer la formation professionnelle et le Service aux entreprises. Ce service doit actuellement s’autofinancer et il est dans le rouge parce qu’on maintient en vie des options qui ne sont pas rentables, mais qui seront perdues définitivement si on les laisse aller. L’ancien président est cependant très fier du profil R2D2 qui permet aux élèves d’obtenir un diplôme d’études professionnelles en deux ans. Cette année 19 élèves étaient dans ce programme qui, selon lui, est porteur de succès pour l’avenir. On y croie tellement que les élèves bénéficient d’un transport à partir de chez eux, soir et matin, d’où qu’ils viennent sur le territoire.

En ce qui le concerne, Alain Grenier doit tourner une page de sa vie. De toute façon, il avoue qu’il n’aurait pas sollicité un nouveau mandat à la tête de la commission scolaire. Il songe cependant à s’investir au sein de la Fondation de l’école secondaire de Saint-Charles.