18 mars 2025

La Société St-Vincent-de-Paul lance un cri du coeur

Quand on traverse la porte de la salle centrale du sous-sol de l’église Saint-Mathieu, un sentiment de gratitude nous envahit. À travers les tonnes d’objets, travaillent d’arrache-pied toujours la même petite poignée de bénévoles de la Société Saint-Vincent-de-Paul (SSVP), visiblement fatigués. Chaque mardi et jeudi, ces derniers nous accueillent avec un sourire sincère caché derrière leur masque, dans l’espoir que nous puissions trouver quelques articles à notre goût. Ils pourront ainsi remettre ces sous à des gens qui en ont vraiment besoin. La charité en 2019 Au dernier bilan de 2019, la SSVP avait mensuellement aidé 60 personnes en situation critique. Afin de valider leur éligibilité, leur état financier aura été au préalable vérifié par le conseil d’administration. Une fois acceptées, des bons alimentaires et des denrées (pour une valeur de 80 $) leur ont été offerts chaque mois. À la fermeture des livres, l’organisme comptabilisait qu’une valeur totale de 17 000 $ aura été remise en bons d’épicerie aux plus démunis. L’âme charitable des bénévoles de la Société se dévoile à travers plusieurs de leurs actions. À titre d’exemple: lors de situations particulières, il leur arrive d’offrir des vêtements, des articles et dans un cas extrême, une certaine contribution pour aider à combler un besoin essentiel. Ces dernières années, l’organisme à fait parvenir une bonne quantité d’articles scolaires aux enfants dans le besoin. Dernièrement, une école de la MRC de Montmagny l’a contacté pour demander des chaussures car plusieurs familles d’élèves fréquentant l’établissement, vivent présentement en situation de pauvreté. Travaux communautaires et compensatoires Pour combler son manque de bénévoles, la SSVP accueille depuis 12 ans les personnes ayant reçu une sentence de travaux communautaires et compensatoires du Tribunal. Au total, 70 d’entre elles auront travaillé de 50 jusqu’à 600 heures (selon le délit commis) entre les murs de l’organisme sur différentes tâches pour purger leur peine. De bons bras et une bonne force physique, ce n’est pas de refus pour transporter les nombreux sacs et les lourds objets à grimper et descendre dans les 17 marches d’escalier qui séparent le local du conteneur extérieur, dédié à accueillir les dons. Il est important de porter attention aux objets brisés, tachés ou inutilisables. Les bénévoles perdent un temps fou à trier les nombreux rebus. Et 2020... La présidente de la SSVP anticipe le bilan 2020: “On a visiblement eu une diminution importante d’achalandage. En mars dernier, nous avons été ensevelis par les dons, de façon incroyable... On vient à peine de réussir à reprendre le dessus, mais les gens ne viennent pas magasiner, c’est triste. La Guignolée cette année, notre seule activité de financement, n’aura pas rapporté autant d’argent que d’habitude. Mme Bernier craint pour l’avenir: “J’ai vu énormément d’abus de la part de gens qui bénéficient de l’aide sociale et de la PCU! Quand le gouvernement va réclamer ses dûs, beaucoup vont avoir de mauvaises surprises! On devra rester très vigilants par rapport à ça, compte tenu que nos ressources seront encore moins grandes dans la prochaine année.”