Après avoir observé un faible taux d’utilisation des blocs opératoires dans plusieurs hôpitaux au Québec, le Journal s’est entretenu avec Sonia Leblanc, gestionnaire du bloc de l’Hôpital de Montmagny afin de faire état de la situation. Après une période plus difficile de pandémie, le bloc opératoire se porte bien. L’équipe a réussi à rattraper en grande majorité les retards de chirurgie et les délais sont respectés, selon les règles de priorité. Un reportage récemment publié par le Journal de Québec révélait les nombreux problèmes engendrés par la pandémie au Québec, dont les délais ainsi que le manque de personnel, qui donnent du fil à retorde aux blocs opératoires. Alors que la cible d’utilisation par le ministère de la Santé et des Services sociaux est de 85%, force est de constater qu’une grande majorité des hôpitaux au Québec se trouvent en-dessous de ce chiffre. Du côté de Montmagny, tranquillement après la pandémie, l’hôpital a réussi à reprendre ses activités chirurgicales à 100%. Rappelons que l’établissement est composé de trois salles de chirurgie majeure ainsi que d’une salle d’endoscopie. En outre, depuis juillet dernier, trois salles de chirurgie sont réservées pour l’ophtalmologie, et ce, trois jours semaine.
Somme toute, Mme Leblanc indique que le bloc a réussi à rattraper en grande majorité, selon les spécialités, les retards engendrés par la pandémie. « On a quand même été trois mois en arrêt chirurgical complet. On n’a pas tout rattrapé, mais on est sur la bonne voie. » Mme Leblanc explique que les cas oncologiques sont toujours priorisés. « Dès qu’on a une requête opératoire pour un cancer, l’opération est toujours réalisée dans les délais prescrits par le ministère de la Santé, soit 28 jours. » Pour cette raison, il se peut que d’autres interventions chirurgicales soient repoussées, mais seulement dans de telles circonstances. Manque de personnel? Bien que certains postes demeurent à combler, Mme Leblanc assure que l’équipe du bloc comprend le personnel adéquat pour répondre convenablement à la demande. Chacun des chirurgiens a sa priorité opératoire chaque semaine, soit une journée dédiée complètement à sa spécialité. Pour les spécialités qui couvrent moins d’opérations, par exemple en ORL, la gestion demeure différente, selon les besoins du moment. « On suit nos listes d’attente rigoureusement! » D’ailleurs, deux fois par année des appels sont effectués à tous ceux qui sont en attente depuis plus de six mois pour vérifier si l’intervention chirurgicale est toujours nécessaire ou s’il y a une détérioration de leur état de santé. Des retraités de retour! Mme Leblanc souligne que le bloc opératoire de Montmagny a la chance de compter sur quatre retraités qui ont décidé de revenir travailler en raison du manque de personnel. Puisqu’il est nécessaire d’avoir beaucoup d’expérience et une longue formation pour pourvoir un poste vacant au bloc opératoire, leur présence est un atout considérable pour la suite des choses.
Ces quatre personnes reviennent en moyenne deux jours par semaine prêter main forte. « Avec eux, je suis vraiment choyée et je ne les remercierai jamais assez! » Bel esprit d’équipe Mme Leblanc souligne le bel esprit d’équipe qui assure le bon fonctionnement du bloc et contribue à un recrutement optimal. Les employés ont développé un esprit d’équipe qui sort de l’ordinaire, selon la gestionnaire. Les liens sont tissés serrés. « Mon équipe est dédiée et toujours en action! » Soulignons que le bloc compte une cinquantaine d’employés, indispensables autant l’un que l’autre. De nouveaux ophtalmologistes se sont ajoutés à l’équipe dans les trois dernières années, alors qu’auparavant des docteurs venaient pour dépanner. « On a bâti une belle relève en ophtalmologie pour notre région. »
Un bloc en pleine maturité
Après les modifications apportées dans les dernières années, Mme Sonia Leblanc souligne que l’Hôpital est au sommet de ce qu’il peut offrir en ce qui a trait au bloc opératoire. Rappelons qu’en mai 2023, l’Hôpital inaugurait son nouveau bloc d’endoscopie. Ce projet, évalué à près de 4M$, permet désormais de réaliser 1000 endoscopies, 800 chirurgies de la cataracte et 300 chirurgies mineures supplémentaires. Initialement l’endoscopie digestive et urologique se faisait dans une salle d’opération, donc ça enlevait un accès de plus pour d’autres chirurgies. Désormais, depuis septembre 2022, une unité d’endoscopie digestive, urologique et de chirurgie mineure, juxtaposée au bloc opératoire, a vu le jour.En proportion avec sa population, l’Hôpital de Montmagny est l’un des établissements de la santé au Québec qui est à « maturité » autant pour les services que pour les spécialités desservies. Ils ont réussi à se diversifier avec les années et ils ont réussi à offrir le maximum possible. À l’heure actuelle, il n’y a pas d’autres projets majeurs en construction, mais Mme Leblanc indique que l’équipe travaille constamment à améliorer les processus. Innovation La pandémie a encouragé l’équipe à revoir les manières de faire pour toujours s’améliorer. L’Hôpital a d’ailleurs été dans les premières à développer la chirurgie d’un jour pour les prothèses totales du genou et de la hanche. Ce n’est pas toute la clientèle qui est admissible, mais cette innovation permet d’accélérer la réponse aux demandes. Rappelons que l’Hôpital est également le centre régional pour la chirurgie bariatrique pour le CISSS Chaudière-Appalaches. Des chirurgies d’un jour sont également effectuées, selon la clientèle admissible. Depuis sa mise en place, tout fonctionne très bien selon Mme Leblanc.