18 mars 2025

Les souvenirs de la Guerre de Corée d’un Magnymontois

En cette période du Jour du Souvenir, le lieutenant-colonel André Therrien du Royal 22e Régiment se souvient de ses 32 ans de vie militaire. Le militaire de Montmagny se remémore, entre autres, la Guerre de Corée où il était commandant de peloton d’infanterie de mai 1951 à février 1952. Des souvenirs remplis d’émotions qui lui rappellent que l’armée est une deuxième famille. Le lieutenant-colonel s’enrôle dans l’armée en 1950 en tant que commandant de peloton d’infanterie. De mai 1951 à février 1952, celui-ci va combattre en Corée où il se mérite la croix militaire pour acte de bravoure. En plus d’avoir complété un parcours de parachutiste, M. Therrien a occupé plusieurs fonctions, en outre, il a été officier de liaison en Afrique pour l’ONU, commandant d’une unité indépendante en support à la brigade en Allemagne, pour ensuite être affecté à Bruxelles pendant quelques années. «Je me suis enrôlé dans l’armée pour aller en Corée. J’avais voulu depuis longtemps faire partie de l’armée, mais à ce moment-là, on n’enrôlait pas, parce que l’armée n’avait pas de nécessité. Alors, quand la Corée est arrivée, j’ai signé pour 18 mois », exprime le vétéran. M. Therrien a écrit un témoignage sur la guerre de Corée qui se retrouve aujourd’hui au Musée canadien de la guerre à Ottawa pour Le Projet Mémoire, une initiative d’Historica Canada. Les visiteurs du Musée peuvent entendre un enregistrement de son témoignage, où il relate ses aventures au sein de l’armée. «Ça explique ce qui est arrivé aux soldats canadiens. On a passé 10 jours dans un camp de concentration qui avait été déployé pour nous. Par la suite, on a commencé à monter jusqu’au 38e parallèle. C’est là qu’était placé la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord. On s’est battu, j’ai perdu des hommes, des patrouilles », explique le lieutenant-colonel. La croix militaire Le témoignage raconte une bataille qui a permis au lieutenant-colonel d’obtenir sa croix militaire. «Les obus tombèrent durant une éternité! Soudainement, un silence indescriptible prit place. Je me suis levé avec mon arme. L’adrénaline aidant, ce fut le signal pour mes hommes de hurler, de crier et de tirer de la hanche, en courant vers l’ennemi», exprime M. Therrien dans son témoignage. Le témoignage en Corée présente un partage plus émotionnel de M. Therrien après la bataille. «Dès notre retour à la compagnie B, j’ordonne à mon ordonnance d’empêcher quiconque d’entrer dans mon abri. J’y entre et m’écroule au sol en sanglots. La tension avait été très forte. Quelque temps plus tard, je visite les hommes de mon peloton et vérifie si tout est paisible. J’étais fier de mes braves et de leurs comportements lors de l’assaut », souligne-t-il dans le témoignage. Une deuxième famille Encore aujourd’hui, M. Therrien se rappelle du sentiment fraternel des militaires avec qui il a développé des liens étroits et spéciaux. Il se remémore encore de M. Reynald Gaudreau avec qui il s’était qualifié comme parachutiste en 1951. Ils se sont recroisés par hasard dans les dernières années et ils ont garder contacts. «Les vieux soldats ont gardé cette fidélité-là. C’est attachant. Je suis quelqu’un à qui il peut parler parce qu’on a vécu la même chose. J’étais son patron. Dans l’armée, on se protège les uns les autres et on a des conversations qui sortent de l’ordinaire, affirme M. Therrien. C’est une deuxième famille. Si on a besoin l’un de l’autre, on prend le téléphone et on s’appelle, on se remonte le moral », ajoute-t-il. Le témoignage complet d’André Therrien, lieutenant-colonel, est disponible sur le site Le Projet Mémoire à l’adresse suivante : https://www.leprojetmemoire.com/histoires/2632:andre-therrien/