
Sept Tunisiens en renfort au CISSS de Chaudière-Appalaches


Au printemps 2019, devant les importants besoins à combler aux postes de préposé aux bénéficiaires (PAB), le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches réalisait une mission de recrutement en Tunisie, ville réputée pour la qualité de ses formations. À ce moment, plusieurs entrevues ont été réalisées permettant ainsi l’embauche de 31 candidats s’étant qualifiés pour un contrat de travail de trois ans comme PAB en CHSLD, à raison d’un minimum de 30 heures par semaine. Ces personnes occupaient des emplois d’aide-soignant, de technicien en inhalothérapie, de professionnel de la réadaptation physique ou d’infirmier depuis environ de cinq ans. Plusieurs circonstances comme les délais pour l’obtention de permis de travail et la COVID-19 ont retardé leur arrivée, qui s’est finalement produite à la mi-juin. Dans la MRC, sept d’entre-eux se sont ajoutés aux équipes en place réparties dans les CHSLD, dont trois à Montmagny, deux à Cap-Saint-Ignace et deux à Saint-Eugène. Nouveau milieu de vie Mme Marlène Blouin, chef à l’hébergement du CHSLD de Montmagny, s’assure personnellement que l’intégration des nouveauxpréposés tunisiens se déroule correctement. Des parrains, marraines et de nombreux organismes communautaires se sont aussi associés à l’établissement pour veiller à ce que leur adaptation soit optimale dans leur nouveau milieu de vie. Belgacem Ezdini fait partie des trois PAB intégrés dans l’équipe de travail de cet établissement.À Tunis, M. Ezdini est infirmier en chirurgie cardiovasculaire depuis trois ans et demi. Ses acquis et son expérience de travail sont évidemment un atout pour agir à titre de préposé. Toutefois, il ne pourrait occuper un poste homologue ici puisque sa formation tunisienne en soins infirmiers n’est pas reconnue au Québec. Le nouveau PAB se réjouit néanmoins d’exercer un travail dans le domaine de la santé. « Ce que j’aime, c’est prendre soin des gens! » soutient-il. En pleine pandémie En raison de la COVID-19, Belgacem Ezdini et ses collègues ont dû s’isoler en quarantaine dans leur nouveau logis durant 14 jours. L’équipe du CISSS de Chaudière-Appalaches y avait soigneusement préparé un poste de travail et un téléphone leur permettant de suivre une formation à distanceen vue de leur entrée sur le marché du travail. « C’était important de les encadrer dès le premier jour, de garder un lien soutenu et ce, malgré la distanciation physique. » Une fois bien en poste, un accompagnement personnalisé sur plusieurs jours, toujours auprès du même coach, leur a permis de se familiariser graduellement avec leur nouveau milieu de travail.
Intégration réussie Il y a maintenant un mois que Belgacem Ezdini fait partie de l’équipe du 2e étage du CHSLD de Montmagny. « Je suis ravi de mon nouveau travail et de mon environnement! Les gens ici sont très accueillants! » Celui qui ne connaît pas encore l’hiver québécois affectionne particulièrement la Ville et a récemment eu la chance de participer à quelques activités d’intégration organisées par la MRC de Montmagny. Il a ainsi fait la connaissance de quelques autres contractuels Colombiens. Il a même déjà visité Grosse-Isle et découvert l’archipel de L’Isleaux- Grues! M. Ezdini apprécie aussi le fait de cohabiter avec M. Walid Bennouri, un ancien collègue à Tunis. « Nous avons quelques couples d’immigrants et quelques personnes qui se connaissent déjà dans le groupe. Le CISSS a porté une attention particulière à les placer ensemble pour faciliter leur intégration.» explique Mme Blouin. L’adaptation Bien que le français soit une langue usuelle en Tunisie, Belgacem Ezdini avoue que le langage québécois lui donne parfois du fil à retordre. « À Tunis, la clientèle parlecouramment arabe mais entre le personnel et durant ma formation en sciences infirmières, c’était en français. J’apprends de nouveaux mots québécois chaque jour! » rigole-t-il. Les tâches d’un PAB sont aussi bien différentes de son ancien travail. « Je donne maintenant davantage de soins de base, comme de l’assistance à la marche en gériatrie. Je m’occupe des personnes âgées, j’aime prendre soin d’elles. Quelques pratiques comportent aussi leur lot de différences comme les déplacements sécuritaires ou l’utilisation des lits électriques. Choc culturel Belgacem Ezdini avoue avoir été troublé de constater le nombre impressionnant de personnes âgées souffrant de solitude. « Dans mon pays, elles restent dans leur famille. Elles sont temporairement placées au centre de soins seulement lorsqu’elles sont malades. Sinon, on s’occupe d’elles dans la maison familiale.» Un autre fait surprenant pour lui est certainement la pénurie d’emploi au Québec. « Il y a énormément de chômage en Tunisie, dont beaucoupde personnes diplômées! » Chose sûre, Belgacem Ezdini adore Montmagny et souhaite même y rester pour de bon, au terme de son contrat.Contrairement à son ami Walid Bennouri, iln’a pas laissé de conjointe et d’enfant derrière lui, bien que sa mère lui manque beaucoup. Sensible à la séparation que vivent les nouveaux arrivants, le CISSS assure qu’il sera conciliant relativement à la situation de chacun.


