
L’organisme Entraide Pascal Taché, situé à L’Islet, offre maintenant des cours de musique pour ses membres vivant avec une déficience intellectuelle, une mobilité réduite ou des problèmes de santé mentale. L’organisme, qui s’est spécialisé dans les arts avec les années, a décidé d’offrir cette chance à sa clientèle afin de lui apporter du bonheur dans cette période plus difficile et ainsi lui démontrer que tout est possible, peu importe sa différence. L’organisme Entraide Pascal Taché, qui fêtera ses 50 ans prochainement, se définit comme une association de personnes handicapées comptant 120 membres. Plusieurs services et activités y sont offerts, dont le Parrainage Civique Montmagny-L’Islet qui jumelle une personne bénévole à un citoyen marginalisé par sa différence afin de diminuer son isolement. Au cours des dernières années, l’équipe de l’organisme s’est spécialisée dans l’art en proposant des cours de peinture et, dernièrement, de musique. Daniel Lacombe, coordonnateur pour l’organisme, s’occupe de l’enseignement auprès des membres en compagnie de sa collègue. Lui-même musicien professionnel, il participait à des tournées avec différents artistes. Il a aussi sa propre école de musique, nommée Polyrythmik. Pour le moment, 20 personnes peuvent participer aux cours chaque semaine. «On reçoit trois personnes à la fois. Ce sont des cours de groupes, formés de débutants. On a recruté ceux qu’on croyait que ça pouvait intéresser. Après, il y a eu du bouche à oreille et on a commencé à recevoir des téléphones de personnes qui connaissaient des gens qui pouvaient être intéressés par nos cours. Par exemple, de la part de travailleurs sociaux de la région», explique M. Lacombe. L’enseignant a réalisé que certaines personnes n’étaient pas à l’aise d’enseigner à des personnes avec une déficience intellectuelle. Celui-ci s’est donc dit que l’Entraide Pascal Taché était le parfait endroit pour l’enseigner. «On a commencé à offrir des cours de guitare. De la musique en générale, mais principalement de guitare. Ce qu’on a fait, c’est qu’on a acheté tout l’équipement nécessaire pour pouvoir se partir comme il faut», mentionne-t-il. Les élèves qui le préfèrent peuvent aussi faire des percussions. Des tam-tams et des tambours sont mis à leur disposition. «On se rend compte que tout se fait avec de la patience, avec de la persévérance, avec de l’amour. On aime notre clientèle. On se rend compte que ce sont des gens extraordinaires et que tout est possible quand on prend le temps de trouver la bonne façon de faire pour communiquer», avoue-t-il.
De la musique pour des malentendants Des élèves avec des problèmes d’audition participent aussi aux cours quotidiens de M. Lacombe. Certains pratiquent la guitare, alors qu’ils ne pensaient jamais pouvoir faire de la musique. «On marche beaucoup avec le visuel. En plus, on a la pandémie en même temps, alors le masque les empêche de voir notre bouche bouger. On s’est fait des masques pour malentendant. Il a fallu s’adapter», explique M. Lacombe. «Ils ont la guitare sur eux, ils ont de la misère à entendre, mais ils ressentent la vibration. On travaille sur des pièces telles que Au clair de la lune qui sont plus faciles à fredonner ou à chanter. Quand on réussit à faire la note, c’est la joie. On réussit à faire un son et ils sont tout émerveillés», ajoute-t-il. Objectif : un vernissage L’enseignant mentionne qu’il a pour objectif de réaliser un vernissage. «On se spécialise dans les arts, alors j’aimerais ça marier la musique et le visuel. On pourrait mettre les toiles que nos artistes ont faites et nos musiciens pourraient faire un petit concert sur place. Une belle journée d’été on sort les tables, un petit lunch. Si la pandémie nous le permet, on invite les gens, les journalistes et on organise une petite fête autour de tout ça», annonce-t-il. L’événement aura lieu une fois que les élèves seront prêts.


