15 janvier 2025

Spotted: Montmagny et les environs... le reflet de notre société?

  Spotted: Montmagny et les environs fêtera bientôt son 10e anniversaire d'existence. Sa page publique Facebook atteint actuellement un engouement sans précédant, cumulant 7 500 abonnés et générant un flux considérable de réactions dans la communauté. À la condition que son identité ne soit pas révélée, l'un de ses administrateurs a accepté cet interview. Les Spotted Les pages Spotted sont de plus en plus répandues et populaires sur les réseaux sociaux. Leurs abonnés l'utilisent pour publier de façon anonyme un message quelconque destiné à la population. On y retrouve donc des publications de toutes sortes comme des recherches d'objets ou d'animaux perdus, des demandes de références, des témoignages d'expériences vécues et même... des déclarations d'amour! Les publicités liées à l'emploi et au logement ne sont toutefois pas acceptées. L'intention derrière Spotted: Montmagny et les environs est gérée par trois administrateurs qui tiennent à garder l'anonymat afin d'éviter les débordements à travers des messages personnels et préserver l'essence même de leur "mission incognito". Les administrateurs ont adhéré à ce concept mystérieux dans l'intention ultime d'aider les gens des environs. "On leur offre une tribune afin qu'ils trouvent une réponse ou solution à leur problème, sans le frein de la gêne." La quantité de demandes qu'ils reçoivent confirme leur utilité : "On reçoit entre 15 et 20 demandes par jour. Ça représente de 3,5 à 4 heures de gestion chaque semaine", souligne l'administrateur en précisant qu'il s'agit de bénévolat. Code d'éthique Au fil des années, les publications ont beaucoup augmenté et évolué, si bien qu'un tri s'impose. Les administrateurs confirment ainsi qu'ils ne publient pas tout: "Souvent parce que certaines demandes ne rencontrent pas nos règlements et parfois parce que ça n'a juste pas de bon sens!" Par exemple, ils refusent de partager des messages haineux envers quelqu'un ou des textes au langage abusif. Ils prônent toutefois haut et fort le "vivre et laisser vivre" et soutiennent qu'ils "ne sont pas là pour jouer à la police". À qui la responsabilité? En d'autres mots, les "admins" ne se tiennent pas responsables de la nature des publications, quelles soient positives ou négatives. "On publie ce que les gens nous envoient!".  Ils se dissocient également des paroles que peuvent tenir les utilisateurs dans les commentaires. "Notre rôle n'est pas d'éduquer la population." Il arrive toutefois qu'ils interviennent en message privé auprès de certains pour les aviser d'un avertissement, comme devant l'apparence d'un règlement de compte. Ils se gardent également la liberté de modérer certains commentaires qu'ils considèrent "gratuits ou très méchants" s'ils les voient, puisqu'ils ne lisent pas tout. Le fameux écran Qu'on le veuille ou non, les réseaux sociaux font maintenant partie de nos vies. Malheureusement, plusieurs personnes les utilisent pour s'exprimer sans trop réfléchir aux mots qu'ils utilisent envers les autres, dans l'illusion d'être bien cachés derrière l'écran. "Les gens ont juste oublié qu'il y a un humain derrière cet écran! Lui aussi a des émotions et des sentiments!" s'exprime l'un des admins. "On reçoit parfois des propos très méchants - souvent devant un refus de publication - et on se fait même menacer ! " À ce sujet, les propriétaires de la page soutiennent qu'aucun recours n'existe, puisque Facebook protège l'anonymat de ses utilisateurs. Ils enchaînent plutôt avec une mise en garde: "N'oubliez pas que nous, on voit votre profil, on sait qui vous êtes... on ne sait jamais où ce comportement déplacé peut se répercuter dans votre vie." Un post, 2 réactions Peu importe la publication, les gestionnaires constatent toujours deux réactions chez leurs abonnés: "Soit les gens virent ça en humour ou utilisent un 2e sens au propos: certains s'en servent pour le rendre positif ou pour tagger un ami. Puis il y a les autres qui vont toujours trouver le tour de se plaindre de toute façon!"