
Un modèle pour les jeunes navigatrices de demain




Originaire de Montmagny, Catherine Lacombe est commandant de bateau depuis plusieurs années au sein de la Garde côtière canadienne. Elle s’est fait connaître particulièrement en 2019 alors qu'elle a été nommée capitaine du nouveau brise-glace, NGCC Captain Molly Kool. Pour se rendre où elle est aujourd’hui, la capitaine a dû se démarquer des autres et réaliser tous les efforts possibles dans ce milieu principalement composé d’hommes. Ce travail a toutefois porté fruit. La Magnymontoise navigue dans l’arctique aux commandes de son brise-glace depuis plusieurs années. Présentement à Halifax, Mme Lacombe précise que depuis 2019, elle est retournée sur le Molly Kool, mais qu’il ne s’agit plus de son navire assigné puisque celui-ci est basé à Terre-Neuve. Elle est présentement assignée à l’Earl Grey, un brise-glace léger basé où elle réside. Prochainement, la capitaine naviguera sur le Jean Goodwill qui est le navire-sœur du Molly Kool, l’un des trois nouveaux navires achetés récemment au Canada. Pour le moment, elle est principalement commandant sur ces deux navires puisqu’elle fait partie des deux capitaines connaissant le plus ces brise-glaces. Son parcours a été reconnu lors de la Journée de la femme en 2020, où elle a été présentée comme une célébrité du Collège de la Garde côtière canadienne. Elle connaît bien le Collège et est très impliquée. Mme Lacombe avait fait un discours sur la journée de la femme en 2019, mais en raison de la COVID, elle n’avait pas eu l’occasion d’en faire un l’année suivante. Le collège a donc trouvé une autre façon de faire passer son message.
«Ayez le courage de saisir chaque occasion en étant ouvert d’esprit et l’intégrité d’assumer vos gestes. Il n’y a ni fatalité dans l’échec, ni fatalité dans la réussite. Respectez le monde qui vous entoure, faites de votre mieux et atteignez vos objectifs», est-il écrit sur une photo à son image partagée par la Garde côtière dans le cadre de cette journée.En entrevue avec le Journal, Mme Lacombe avoue qu’elle accepte rapidement les demandes des médias et de la Garde côtière pour promouvoir le milieu maritime et devenir un modèle pour les filles souhaitant faire ce métier. « Être exposée au public n’est pas nécessairement mon activité favorite, mais quand j’ai débuté à travailler sur les navires de la Garde côtière, je ne voyais pas de filles qui étaient venues avant moi sur qui je pouvais prendre en exemple. Une jeune fille qui me voit peut se dire que vu que j’ai réussi à le faire, elle serait capable aussi. C’est un peu pour ça que je dis souvent oui pour la promotion de la navigation. Si je fais quelque chose qui est publicisé et qui est en circulation, je vais peut-être de cette façon pouvoir aider quelqu’un.»
Un milieu d’hommes Elle avoue que travailler dans ce milieu souvent formé d’hommes lui a apporté certaines difficultés, et ce, encore aujourd’hui.
« J’ai été obligée de travailler deux fois plus fort et de me prouver deux fois plus que n’importe quel gars, avec les mêmes expériences et les mêmes connaissances que moi, pour essayer d’arriver où je suis et même encore à mon niveau », avoue-t-elle.En tant que femme, elle doit plus surveiller sa façon d’agir et après avoir discuté avec d’autres femmes dans le milieu maritime, Mme Lacombe affirme qu’elles vivent souvent toutes une situation semblable. «Quand tu dis quelque chose, il faut que tu aies raison, parce que si tu as tort, les gens vont tenir pour acquis que tu ne connais rien. Il faut toujours que tu donnes ton 100%. » Elle dit que ce n’est pas toujours évident, mais que de façon générale, elle a vécu une expérience positive au cours de son cheminement. Elle précise qu’elle traite les autres de la façon dont elle aimerait être traitée et qu’une bonne communication est la clé.
Plus en plus de femmes en mer La capitaine se dit bien heureuse d’observer de plus en plus de femmes prendre place au navire aux fils des années. « Sur le Earl Gray, c’est la première fois de l’histoire de la Garde côtière que ça arrive; le chef ingénieur et le capitaine sont tous les deux des femmes. Le chef ingénieur est comme le chef de département, l’officier qui travaille avec moi, mais qui gère le navire, de toutes les réparations des navires et la maintenance, qui est aussi l’officier le plus haut gradé après moi sur le navire ». Généralement, Mme Lacombe observe de plus en plus des postes du bateau comblés par des femmes. Cet équilibre permet d’améliorer l’harmonie sur le bateau puisque ça fait une balance où tout le monde peut se compléter par ses forces et ses faiblesses. « L’industrie maritime est un milieu très conservateur et qui est prédominant masculin encore. Il y a beaucoup plus de femmes. Parce que j’ai commencé il y a 20 ans et j’étais seule de femme sur le navire pendant des années et des années. Ça fait juste commencer qu’on est deux ou trois femmes sur le bateau. Ça arrive encore que je suis la seule femme, mais de moins en moins souvent ». Catherine Lacombe est officiellement capitaine depuis 2018. Elle enseignera prochainement le cours de Navigation en Eaux Polaire avancée à la Garde Côtière Chilienne, un cours pour apprendre les techniques de navigation dans la glace avec un volet pour le déglaçage (briser la glace pour les navires et les ports). Il s’agit d’une assignation pour Ottawa.


