24 avril 2024

Sa fille coincée au Honduras...

Carole Gauthier, une mère de quatre enfants qui demeure à L'Islet, vit beaucoup d'inquiétude alors que la cadette de ses filles se trouve présentement confinée à Tegucigalpa, la capitale du Honduras. Comme c'est le cas un peu partout dans le monde, ce pays a décidé de fermer ses frontières, deux jours avant la date prévue de son retour au Québec. Précisons les faits. En septembre dernier, Flavie Gauthier Chamard prenait l'avion pour se rendre à Santa Barbara, un village du Honduras. La jeune femme de 25 ans s'était portée volontaire auprès d'un organisme de coopération internationale pour entreprendre un stage en agro écologie, lui permettant ainsi de compléter son baccalauréat en environnement. En collaboration avec le Centro Cultural Hibueras (CCH), un organisme Hondurien, elle travaille pendant six mois sur la mise en œuvre d’un projet de valorisation de produits forestiers et de plantes médicinales. Jusqu'à ces jours-ci, Flavie Gauthier Chamard se doutait point qu'elle figurerait parmi les coopérants canadiens se retrouvant dans l'incapacité de revenir au pays à la date initialement prévue. Appel à l'aide La semaine dernière, Mme Gauthier s'est entretenue avec le Journal pour commenter la crise qui sévit présentement à l'échelle planétaire. À ce moment, la famille Gauthier ignorait qu'il serait si difficile d'obtenir de l'aide pour rapatrier l'étudiante. Effectivement, les dernières nouvelles quant au retour la jeune femme et des autres coopérants étaient décourageantes. Alors que l'organisme de coopération internationale se sent démuni, il leur a été conseillé de se tourner vers leur député fédéral. Mme Gauthier et sa fille ont alors décidé d'écrire à une lettre à Bernard Généreux pour lui implorer son aide. Elles ont aussi demandé à leur réseau de contacts respectifs de les aider en partageant son histoire. Lettre à Bernard Généreux Voici l'intégral de la lettre expédiée: " Je vous écris aujourd’hui parce que j’ai besoin de votre aide pour revenir au Canada. Je suis arrivée au Honduras en septembre 2019 comme stagiaire dans le cadre du programme de stages internationaux pour les jeunes de la Stratégie d’emploi jeunesse du Canada. J’étais supposée rentrer au pays, à L’Islet plus précisément, le 17 mars dernier afin d’éviter le pire de la crise du COVID-19. Toutefois, le Honduras a décidé de fermer ses frontières dès le 16 mars. Depuis lors, je suis en confinement complet avec six autres volontaires canadiens à Tegucigalpa, capitale hondurienne, sans possibilité de sortie faute de quoi nous risquons l’arrestation. Tous les supermarchés sont fermés, alors que quelques pharmacies offrent encore un service à domicile. Au moment où les avions commerciaux ont cessé de voler entre Montréal, je revendique une intervention prompte de votre part. En tant que député de ma circonscription, je compte sur vous pour contacter les Affaires mondiales du Canada et faire pression sur le Gouvernement du Canada afin qu’il agisse le plus rapidement possible."   -Flavie Gauthier Chamard

"On va comprendre des choses au-delà de ce qu'on vit présentement. Il faudra prendre un recul et analyser le tout pour avoir une meilleure compréhension. Dans les années futures, on reparlera de la pandémie et on aura compris quel est le message dans tout ça. Tout le monde va en retirer quelque chose, c'est sûr."
  Dimanche dernier, le 21 mars en après-midi, le député rejoignait Carole Gauthier pour lui faire part de sa considération . Il a également communiqué avec la jeune femme depuis Tegucigalpa. Depuis, elle espère pouvoir revenir bientôt avec un vol de rapatriement prévu le 29 mars prochain. Ça va bien aller... Flavie Gauthier Charmard tente de demeurer optimiste malgré le stress qu'engendre cette terrible situation. Rassurée de savoir que l'organisme responsable garde ses coopérants en sécurité et que le taux de contagion est relativement bas dans cette région, la mère tente de rassurer sa fille en lui parlant chaque jour au téléphone. "Il y a toujours quelque chose qui ressort d'une situation difficile. Sur le moment, le positif est difficile à voir, mais c'est après qu'on réalise que ça nous a fait changer..." À l'emploi du Centre intégré des Services sociaux et de Santé de Chaudière-Appalaches, Carole Gauthier vit au quotidien cette dure réalité. Sur le plan personnel, elle explique que les liens familiaux avec ses enfants se sont resserrés depuis le début de l'impasse parce que cette situation provoque des communications, plusieurs fois par jour. Aussi, chacun a sa propre histoire et ses craintes. Les règles de confinement du Honduras obligent les coopérants à demeurer dans leur chambre d'hôtel mais ils peuvent communiquer à partir du balcon extérieur. De là, se tissent présentement des liens très forts qui perdureront certes dans le temps. "Flavie ne voit pas le temps filer parce qu'elle passe des heures à discuter avec des gens provenant de Montréal, Ottawa ou de Colombie-Britannique. Ils se soutiennent et créent des amitiés très fortes". Socialement, Carole Gauthier constate qu'à travers cette crise, les gens coupés de certains services prennent conscience des resources pour vivre seul et apprécient davantage le quotidien. La mère de famille s'aventure à dire qu'une créativité qu'on avait probablement perdue refait surface: " Les parents sont maintenant obligés de créer des moments avec leurs enfants. On comprend tout à coup l'importance de l'éducation dans notre société, que nous avions tendance à critiquer, qu'il s'agisse du système ou des professeurs." Au point de vue environnemental, elle pousse aussi sa réflexion: "Ça donne un certain répit à notre planète. J'ai hâte d'avoir cette discussion avec ma fille là-dessus". Carole Gauthier est persuadée qu'une prise de conscience doit être fait au niveau de la surconsommation.   Votre Journal reste en communication avec la famille de Flavie Gauthier Charmard afin de connaître les développements.