18 avril 2024

L’art du tissage

Nicole Grenon, résidente de Saint-Michel-de-Bellechasse, a écrit trois livres sur le tissage au métier. Celle qui a déjà enseigné le tissage a voulu mettre ses connaissances dans ses livres afin que celles-ci ne soient pas perdues. Ses deux premiers livres ont été populaires auprès des tisserands et tisserandes partout à travers la province. Mme Grenon possède à son actif trois livres sur le tissage : Le Leno, Les Dentelles Tissées et, son dernier ouvrage sorti récemment, Tissage – Comment passer du métier quatre cadres au multicadres. Le tissage lui permet de créer plusieurs confections dont des foulards, des chemins de table, des châles, etc. Beaucoup d’échantillons ont été utilisés dans ses cours pour illustrer différentes  techniques et lui permettre d’écrire les livres. Depuis qu’elle est toute petite, Mme Grenon s’est toujours intéressée au textile. Lorsqu’elle jouait à la poupée, elle créait et fabriquait leurs propres vêtements. Pendant plusieurs années, elle a voulu apprendre. Elle a concrétisé son rêve lors du début du cheminement académique de ses enfants. À cette époque, elle a décidé de suivre des cours de tissage. «Tout de suite, je me suis acheté un métier 4 cadres que l’on trouve souvent chez les débutants. Mais, comme je voulais aller plus loin, je me suis procuré un métier 12 cadres. Pas longtemps après, j’ai acheté un métier 24 cadres électronique», raconte l’auteure. Présentement à la retraite, Mme Grenon a débuté l’art du tissage en 1983 pour le plaisir. Rapidement, ce plaisir est devenu une passion. Elle a ensuite choisi de partager son savoir en enseignant plusieurs années. Elle a d’ailleurs offert ses services d’enseignement à la Maison Routier, située à Sainte-Foy, où sont donnés des cours d’art textile. Elle a aussi été responsable de plusieurs ateliers sur le sujet. «Quand j’ai arrêté de donner des cours, je me suis dit que tout ça ne devait pas être perdu. Alors j’ai décidé de l’écrire. La documentation sur le tissage en français est extrêmement rare», souligne la tisserande. En effet, les livres sur le tissage sont rares à tel point que celle-ci a dû produire plus de copies pour son deuxième tome, et ce, considérant la demande toujours grandissante. «Le deuxième, il a fallu que j’en réimprime. J’ai vendu environ 200 livres, mais il faut dire que c’est une clientèle très ciblée. Ce tome s’est beaucoup vendu lors d’un congrès. Quand les tisserandes et tisserands voient arriver un livre en français, tout le monde saute dessus», explique Mme Grenon.

Trois livres sur trois thématiques Chacun de ses livres est écrit de la façon dont Mme Grenon enseigne le tissage lors de ses cours. Le premier livre traite du leno qui est un tissage fait de dentelle. Cette dernière mentionne que c’est une technique peu connue et plus difficilement accessible, puisque des objets doivent être ajoutés au métier. Le deuxième, Les Dentelles Tissées, présente, comme son nom l’indique, les différentes dentelles tissées qui n’avaient pas encore été discutées, autres que le leno. Le dernier tome a été rédigé sur une durée de près de quatre ans. Pour celui-ci, la tisserande explique que ses élèves avaient beaucoup de difficultés à comprendre comment attacher des pédales sur un métier. En effet, le nombre de pédales varie selon le nombre de cadres utilisés. Par exemple, lorsqu’il y a six cadres, il y a huit pédales et lorsqu’il y a huit cadres, il y a dix pédales. Elle a donc décidé de se consacrer à ce sujet ambigu pour son dernier livre. «Quand on arrive sur plus de quatre cadres on a encore juste deux pieds, mais il y a toujours deux pédales de plus que le nombre de cadres. Il faut donc combiner les pédales et les élèves avaient énormément de difficultés. J’ai donc appuyé beaucoup sur ce sujet dans mon dernier livre. J’ai repris toutes les techniques de base sur quatre cadres, pour les rendre à huit cadres. Quand on traverse du quatre à huit, ce n’est pas toujours une continuité, des fois c’est différent, alors j’explique ces différences», précise-t-elle. L’auteure avoue que la production d’un livre demande beaucoup de travail. Voilà pourquoi elle n’est pas encore prête à confirmer la rédaction d’un quatrième tome, et ce, même si elle dispose encore d’informations à enseigner par l’entremise de ses écrits