27 avril 2024

Déperdition : le travail de maître meunier immortalisé en sculpture

L’artiste Charles Robichaud, originaire de Saint-Jean-Port-Joli, a réalisé la sculpture Déperdition conçue à partir des pièces de l’ancienne roue à godets du moulin banal. L’objectif de cette œuvre est de souligner le travail des nombreux maîtres meuniers ayant œuvré tant aux Aulnaies que sur tout le territoire québécois. La sculpture est issue d’un concours lancé par le Comité de la culture et du patrimoine de Saint-Roch-des-Aulnaies des Aulnaies afin de trouver un nouvel usage à l’ancienne roue du moulin. L’œuvre devait évoquer à la fois la pratique de la meunerie artisanale, désormais reconnue au patrimoine immatériel du Québec, ainsi que la force hydraulique des moulins à farine. Intéressé par l’idée, l’artiste a postulé pour le concours, tout comme sept autres artistes intéressés par cette opportunité, et sa proposition a été retenue. M. Robichaud a toujours apprécié l’histoire et tout ce qui touche au patrimoine. Sous forme de vague, il voulait présenter un courant d’eau qui coule de lui-même. « C’est la roue sous une nouvelle forme, mais évoquant aussi sa force d’une certaine manière.» Son œuvre, intitulée «Déperdition» rejoint l’idée d’une perte graduelle dans le temps. « Je fais souvent référence, dans ma pratique, à la perte d’environnement naturel, mais aussi du patrimoine », explique-t-il. L’artiste trouvait naturel de participer au concours. Étant originaire de Saint-Jean-Port-Joli, voisin de Saint-Roch-des-Aulnaies, il se sentait à la maison. De plus, ce n’est pas la première fois qu’il utilise de vieux matériaux dans ses projets, particulièrement dans des espaces intérieurs ou dans sa pratique visuelle. Il n’a donc pas eu de difficulté à réaliser cette œuvre. «Ça m’appelait! Voilà! »

Un aspect de légèreté Bien que la sculpture soit massive, M. Robichaud aime jouer avec l’aspect de légèreté. Une fois que la végétation sera poussée, les spectateurs auront l’impression qu’elle flotte. Pour le moment, du lin et du blé sont considérés et devraient être planté dès l’an prochain. La sculpture sera présente à la Seigneurie des Aulnaies pour au moins cinq ans. En raison du bois qui a été en action depuis plus de 40 ans, son espérance de vie va dépendre de l’entretien qu’elle recevra. « Cela rejoint le titre Déperdition. Perte graduelle! Donc, peut-être qu’elle sera là 20 ans, mais finalement, c’est normal qu’elle se dégrade en soi, ça fait partie de l’idée. » Puisque la roue était composée de plusieurs parties, l’artiste a davantage utilisé les rayons du moulin d’environ 12 pieds chacun. « J’ai introduit aussi d’autres pièces pour faire un jeu de couleurs avec ce que j’avais récupéré également. »

L’inauguration officielle de la sculpture a eu lieu le 2 octobre dernier dans le cadre des Journées de la culture organisées par le Comité de la culture et du patrimoine de Saint-Roch-des-Aulnaies. Le dimanche après-midi, M. Robichaud organisait une démonstration de la technique de transfert d’image qu’il a utilisée pour son œuvre. Sur une pièce de l’ancien moulin, les participants ont pu transférer une image historique et l’apporter en souvenir à la maison. partir avec un morceau d’histoire et du moulin en même temps», précise-t-il.