15 juillet 2025

Le Carrefour développe un système d’enseignement de l’accordéon diatonique

Le Carrefour mondial de l’accordéon débute un projet centré sur le développement d’une technique d’apprentissage de l’accordéon diatonique. Les enseignements pour débuter à ce type d’instrument se font rares dans la province. La réalisation du projet permettra d’assurer le patrimoine immatériel de l’accordéon diatonique présent au Québec depuis les années 1800. Selon Kathéry Couillard, directrice générale du Carrefour mondial de l’accordéon, les amateurs d’accordéon diatonique apprennent souvent à jouer par eux-mêmes. L’équipe du projet souhaite donc mettre sur pied une méthode pour faciliter l’apprentissage chez les débutants. L’objectif du projet vise à démocratiser, à normaliser et à rendre plus accessible l’enseignement disponible pour les musiciens non initiés. Elle souligne qu’il y a eu des super projets réalisés jusqu’à maintenant, mais que ce sont souvent des outils créés pour ceux qui jouent déjà de l’instrument. Certains héritent de l’accordéon d’un membre de la famille et ne savent pas comment apprendre à en bien jouer. Le Carrefour désire donc répondre à la question fondamentale: « on commence par quoi pour apprendre? ». « On voulait développer ces méthodes d’enseignement sans qu’elles ne soient rigides. On veut donner un cadre d’apprentissage pour les gens qui veulent apprendre l’accordéon diatonique », spécifie-t-elle. Un comité est mis en place, formé de Raynald Ouellet, directeur artistique – Carrefour mondial de l’accordéon, de Sabin Jacques, accordéoniste et enseignant d’accordéon, ainsi que de Rachel Aucoin, pianiste et spécialiste en didactique musicale. Des enseignants de la région se rajouteront à l’équipe pour partager leurs connaissances. «On pourrait faire ça dans notre coin, mais on veut mettre du patrimoine aussi. Il y a des pièces que tout le monde connait, mais aussi des pièces qui sont plus représentatives de certaines régions. C’est pour ça qu’on veut avoir des musiciens et des profs pour compléter ce programme. Ils vont pouvoir nous donner des informations qui pourraient faire partie de cette méthode éducative», explique Mme Couillard. Le gouvernement du Québec verse un montant de 26 000 $ pour le projet afin de favoriser la connaissance du patrimoine immatériel québécois en Côte-du-Sud. « C’est un instrument qui reste fragile. On se fait souvent demander au Musée s’il y a une relève. Oui, il y a une relève. Nous, à l’école de musique, on a une dizaine de jeunes à chaque session qui apprennent l’instrument, mais à l’échelle du Québec, ce n’est pas tant que ça. Plus il va y avoir de gens qui vont en jouer, plus ce patrimoine va perdurer », ajoute Mme Couillard.

Trois niveaux d’apprentissage L’équipe du projet évalue la façon dont celui-ci sera mis en ligne. Il va y avoir de l’enseignement en fonction de trois méthodes d’apprentissage : débutant, intermédiaire et avancé. «On se concentre beaucoup sur le volet débutant. Celui-ci va être offert gratuitement. Ça va être sûrement des vidéos YouTube », évoque Mme Couillard. Pour les volets intermédiaires-avancés, il devrait y avoir des coûts afin de faire durer le projet. La directrice pense que le volet intermédiaire peut donner un coup de main aux élèves du Cégep en musique. Elle indique que si tout va bien, le projet sera lancé pour le festival de 2022. Mme Couillard explique que l’accordéon diatonique utilise une méthode d’enseignement différente de certains instruments traditionnels. « Un piano, lorsque tu appuies sur ta touche, cela fait une note et quand tu enlèves ton doigt, c’est la même note. Tandis que l’accordéon diatonique est plus complexe à cause de cela. Quand tu vas utiliser ton instrument en touchant les boutons, la note est différente », dit-elle. Elle continue en mentionnant que l’accordéon chromatique détient beaucoup plus de méthodes d’apprentissage. En effet, ce type d’accordéon est populaire en France et plusieurs ont déjà publié des manières de l’apprendre. Mais, pour l’accordéon diatonique, surtout au Québec, peu de gens se sont penchés sur la possibilité d’accroître les méthodes. Popularisation en 1880 Selon les informations de Mme Couillard, les premiers accordéons sont apparus dans les années 1830-1840. Au Québec, l’instrument est arrivé entre 1860 et 1870. Sa popularité a été significative en 1880 avec les pièces composées pour accordéon et violon et animées par de la danse traditionnelle. Par la suite il y a eu une diminution, mais actuellement l’intérêt des Québécois pour l’instrument est en hausse. Sur une autre note, Mme Couillard souligne que le lancement de la programmation du Carrefour mondial de l’accordéon est prévu pour le début de mois de juin. L’édition sera adaptée pour que le plus de personnes puissent y participer, et ce, tout en respectant les mesures de la Santé publique.