
«Prendre le Nord» présenté au FIFA

Le film « Prendre le nord », réalisé par Chantal Caron en coproduction avec Fleuve | Espace danse, sera présenté au Festival International des Films sur l’Art (FIFA) le 18 mars prochain. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour Mme Caron, qui travaille sur ce projet inspiré de l’oie blanche depuis près de 15 ans. Un incontournable pour les amateurs artistiques, le Festival International des Films sur l’Art, présenté à Montréal, a pour mission de promouvoir et de faire rayonner les films sur l’art et les arts médiatiques à l’international. Les films diffusés au FIFA sont basés non seulement sur la danse, mais également l’architecture, la musique, la mode, la cuisine, etc. Le film de Mme Caron a été choisi dans la sélection officielle qui sera présentée lors de la programmation qui se déroule du 15 au 27 mars 2022. « C’est très prestigieux le FIFA. C’est un Festival qui existe depuis 40 ans. Il s’est développé une notoriété et présente des films d’exception. On est vraiment content d’être au FIFA puisque c’est une belle reconnaissance », explique Mme Caron. Inspiré par l’univers des oies blanches, le film présente une chorégraphie in situ mettant à l’honneur 12 interprètes. La création est décrite comme suit : « Prendre le Nord est une invitation à la poursuite des oies blanches dans leur grande migration, un périple aérien parsemé d’embûches où chaque pause est une étape franchie vers la survie ». Le langage chorégraphique présente à la fois la puissance de la nature et sa vulnérabilité. Le tournage officiel a eu lieu en 2019 dans l’estuaire sud du Fleuve, à Saint-Jean-Port-Joli et Saint-Roch-des-Aulnaies. « La post-production s’est faite tout de suite après la fin du tournage mais en raison de la pandémie, ça s’est étirée. Le film est enfin en diffusion!» Prendre le Nord a également été retenu pour le 26e festival REGARD, qui sera présenté au Saguenay. Au total, plus de 2000 films ont été soumis et 165 ont été retenus parmi 50 pays. « C’est vraiment un envol! J’ai hâte de voir comment il va être reçu. C’est un film d’art qui a nécessité beaucoup de travail. Je l’ai présenté aux danseurs en privé et ils étaient très emballés par ce qu’ils ont vu, maintenant il reste le public. C’est vraiment excitant! » , s’exclame la réalisatrice. Un long processus Le projet a débuté sur les berges de SaintJean-Port-Joli en 2009, où Mme Caron a développé pour la première fois une gestuelle inspirée des oiseaux. « L’ondulation de la colonne vertébrale, les mains superposées, les doigts fermés. Cela a toujours suivi d’année en année. Il y avait toujours la gestuelle qui s’accentuait et qui devenait très influencée par l’énergie de ces oiseaux migrateurs». Depuis toujours fascinée par les oies et leur mode de vie, Mme Caron a contacté un biologiste de l’Université du Québec à Rimouski, M. Joël Bêty, qu’elle a rencontré à plusieurs reprises pour enrichir ses recherches. «J’ai toujours voulu approfondir les recherches et je n’ai jamais arrêté.» Un premier tournage du film avait été réalisé en 2015, mais aucune de ses images ne se retrouve dans la version finale. L’année d’après, des images avaient été tournées avec des enfants mais elles n’ont pas été retenues non plus. En 2016, Mme Caron obtenait une bourse de recherches afin d’aller à la rencontre de M. Bêty et ses chercheurs sur L’Île Bylot au Nunavut. Elle n’a pas eu la chance de s’y rendre, toutefois. Elle a malgré tout réussi à passer onze jours en kayak au Groenland. « Pour moi, c’était très important d’aussi soutenir ce film par le ressenti corporel, par la réflexion de ce que le Nord provoque pour le corps et dans quelles conditions ces animaux et ces hommes se retrouvent. Des conditions arides et éloignées ». Elle ajoute que cette expérience lui a permis d’alimenter son processus d’in situ. « Ça m’a permis de travailler dans des conditions pas toujours faciles, mais qui viennent appuyer mon processus ». Prendre le Nord se dirigera vers l’international dès sa diffusion au FIFA. Mme Caron a pour objectif de présenter son film à Saint-Jean-Port-Joli et Montmagny dès que l’occasion sera favorable. « On va le placer dans le temps, c’est certain! »


